Dans le cadre de la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) entend jouer sa partition dans la refondation de l’État. Ainsi, malgré les restrictions imposées par la Covid-19 sur la mobilité et les activités des migrants, le HCME s’apprête à engager des réformes pour réunir l’ensemble des Maliens de l’extérieur au sein d’une organisation unique, conçue sous la forme d’une union d’associations afin de créer une plus grande synergie et aider les pouvoirs publics dans la prise de décisions.

L’information a été donnée par les responsables de la faîtière lors d’une conférence de presse organisée, jeudi dernier, au siège de l’organisation sur le thème : « le rôle et la place des Maliens de l’extérieur dans la refondation de l’État ». La conférence était principalement animée par le président du HCME, Habib Sylla. Il avait à ses côtés le 1er vice-président de l’Association, Mahamadou Sidibé et plusieurs responsables des conseils de base.

Le HCME a été créé sur une recommandation de la Conférence nationale de 1991. Il est la structure faîtière des Maliens de l’extérieur reconnue d’utilité publique par le décret n°09-594/P-PM du 3 novembre 2009. Ce qui fait de cet organe «l’interlocuteur attitré des pouvoirs publics» et la structure chargée de rassembler les Maliens de l’extérieur dans un cadre propice à une synergie d’actions au service du Mali.

Dans une déclaration liminaire, le 1er vice-président du HCME a rappelé que les compatriotes établis à l’extérieur sont des acteurs et parties prenantes des réformes à tous les niveaux. Ainsi, après avoir participé à la concertation nationale, ils sont représentés au sein du Conseil national de Transition (CNT) et au Comité d’orientation stratégique (COS) pour engager, aux côtés des autres forces vives de la nation, le noble combat de la refondation du pays, ajoutera Mahamadou Sidibé.

À ce sujet, le conférencier expliquera que la contribution des Maliens de l’extérieur dans les réformes nécessaires à la refondation de l’État se situe à deux niveaux, notamment les réformes politiques, administratives et institutionnelles, ainsi que celles dans la gestion des Maliens de l’extérieur.

Le président du HCME a saisi l’occasion pour réitérer, sans réserve, le soutien de son organisation aux réformes dont le pays a besoin. «Ce qu’il faut revoir, c’est principalement la gouvernance politique et économique du pays qui a conduit dans une impasse avec une corruption endémique favorisée par le clientélisme et l’impunité», a-t-il préconisé. En outre, Habib Sylla a invité les autorités de la Transition à tout mettre en œuvre pour respecter le délai de 18 mois.

D’autre part, le HCME propose que la révision de la Constitution de 1992, prenne en compte la représentation des Maliens de l’extérieur, soit un tiers de la population active, au sein du Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Ce, en garantissant le principe de l’égalité des citoyens devant la loi ; la création d’une collectivité publique dédiée aux Maliens de l’extérieur…

Les questions des journalistes ont porté sur la problématique de la carte Nina (Numéro d’identification national), du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) à l’extérieur, l’impact de la Covid-19 sur la diaspora… à ces interrogations, les responsables du Haut conseil ont apporté des réponses apaisées.

Aboubacar TRAORE

Source: L’Essor- Mali