Certes, le droit aux manifestations pacifiques est garanti par la constitution au Mali. Mais, il est également évident que les contres-manifestations peuvent avoir des conséquences regrettables, surtout quand ces événements ont des connotations politiques.

Après la marche de l’opposition, le 1er septembre 2018, pour dénoncer des fraudes électorales à l’issue des deux scrutins de l’élection présidentielle, celle des partisans de la majorité, organisée sous l’étiquette de la société civile, à 24 heures seulement, avait pour but de répondre aux réactions de leurs adversaires. Dans des pareilles situations, le risque d’une crise postélectorale devient presque inévitable. Une chose qui n’arrange aucun des deux camps, encore moins le pays.

L’opposition, dans cette prise de position depuis le lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, veut mettre la pression sur le président de la République, déclaré élu par la Cour constitutionnelle dans ses prises de décisions. Cela, à travers la revendication de la victoire de son candidat, Soumaïla Cissé. C’est une manière de rendre la gestion du pays difficile au président élu.

Lors de leur marche, certains membres de l’opposition pètent les plombs en demandant la démission pure et simple de Manassa Dagnoko, présidente de la Cour constitutionnelle. « Cette dame est une honte pour la dignité et l’honneur du Mali. Elle a menti au peuples malien et elle doit rendre sa démission », a déclaré Mohamed Ali Bathily, ancien ministre et candidat déchu à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Ces propos venant d’un homme qui prétend être un homme d’Etat, sont révoltants. C’est une volonté manifeste d’attiser la haine entre les fils du pays et d’inciter à la désobéissance contre les décisions importantes de ses propres Institutions. Une chose qui ne fera qu’enfoncer davantage le pays.

« Les gens sont sortis de l’intérieur comme de l’extérieur pour dénoncer cette fraude électorale. En 2013, personne n’a contesté les résultats. Si vous voyez que les gens ne sont pas d’accord, c’est parce qu’on a volé leurs voix », tels sont les propos du candidat malheureux de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé, lors de la marche de l’opposition du 1er septembre 2018.

Le lendemain, pour répondre à ces propos, Fatoumata Sacko dite Djinna, membre du parti PDES déclare : «Nous demandons à ceux qui font du bruit de respecter le verdict des urnes. Ils ne peuvent qu’être étonnés des résultats des urnes». D’une manière ou d’une autre, ces propos sont une réponse à ceux de Soumaïla Cissé. Un tel comportement ne fait grandir ni les Maliens ni le Mali.