• L’armée malienne sous équipée
  • Le parlement en guerre contre l’exécutif

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L’élection d’Ibrahim Boubacar Keita a brisé tout espoir de sortie de crise chez le citoyen. L’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré avait ratissé large auprès des Maliens à la présidentielle de 2013. Mais hélas ! A peine une année de gestion, la déception est grande.

Grande par le montant élevé de la somme détournée (plus de 12 milliards de FCFA) sur le prix de l’avion présidentiel. Grande par l’envergure des faits et la qualité des hommes impliqués puisque ce sont des ministres du gouvernement qui sont indexés par le Vérificateur général et le Fonds monétaire international (FMI). Grande car l’affaire fait beaucoup de bruit et le Président de la République qui a toujours clamé haut et fort qu’il n’a jamais bouffé un sous de l’Etat se trouve aujourd’hui éclaboussé dans un scandale financier qui va le détruire. Lui et son gouvernement. Je ne plus fière d’avoir la nationalité malienne. Je suis meurtrie dans ma chair. L’indépendance obtenue le 22 septembre 1960 a volé en éclats.

Les hommes qui animent la politique sont devenus des marionnettes dans les mains de l’ancienne puissance coloniale. L’avenir du pays ne leur préoccupe pas. Chacun cherche plutôt à se frayer une bonne place. «Quand la patrie est en danger, lorsque les chefs font des erreurs, le silence devient lâcheté», dixit l’auteur de Sous l’Orage, Seydou Badian. La patrie est en danger, les négociations entre le gouvernement du Mali et les groupes armés à Alger auraient échoué. Des attaques sporadiques des bandits armés s’opèrent dans certaines localités des régions du Nord.

Notre armée a été complètement détruite par l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, contraint à la démission suite à la visite officielle du Premier ministre émaillée de tueries et de prises d’otages. Beaucoup de soldats ont perdu la vie dans les combats, la déception a gagné les rangs de l’armée malienne. Plusieurs fois attaquée plusieurs fois otages des groupes rebelles Touaregs, notre armée a subi.

Toujours cantonnés à Sévaré, les soldats maliens seraient sous équipés face à l’ennemi. Deux camps militaires ont été repris par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et rebaptisés. Comme un malheur ne vient jamais seul, un député du parti du président de la République (RPM) vient de porter la main sur un juge. La suite ? L’honorable Bourama Tidiane Traoré a été admis au «lycée de Bamako-Coura» (prison centrale).

En attendant la réaction du ministre de la justice et Garde des Sceaux (RPM), les députés projettent une motion de censure contre le Premier ministre et son gouvernement. Durs moments donc à passer pour le président IBK, qui n’a plus personne pour le soutenir : les démocrates ont détruit et divisé notre armée en deux (bérets rouges et bérets verts) pour bien jouir du pouvoir.

L’Assemblée nationale du Mali, dont la quasi-totalité des députés sont des opérateurs économiques, ont transformé le Parlement en business center. Le Président du Parlement est toujours en mission à l’extérieur du pays. Les autres élus nationaux qui sont à Bagadadji ne chôment pas non plus, ils arrondissent leur fin de mois en organisant des ateliers financés par le PNUD.

Quant au vaillant peuple du Mali qui voulait le changement de gouvernance, et qui a massivement voté IBK, c’est la désolation. Une fin d’année qui s’annonce dure pour le Président de la République.

Fatou CISSE

 

SOURCE: Inter De Bamako  du   1 déc 2014.