L’affaire avait empoisonné la visite de François Hollande à Bamako en début d’année au Mali pour le sommet Afrique-France. Un enfant de 10 ans avait été tués par Barkhane lors d’une opération fin 2016 dans l’extrême nord du Mali. Le corps avait été sommairement enterré par les soldats français et beaucoup de zones d’ombres planent autour de cette affaire relayée tout d’abord sur les réseaux sociaux. « Un jeune berger », disaient ses parents alors que Barkhane parlait d’un « informateur ». Jeudi 30 novembre, la porte-parole du ministère des Armées « a regretté la mort de cet enfant », mais assure que l’action des militaires français était « légitime »..

En début d’année, le ministre de la Défense d’alors, Jean-Yves Le Drian, avait promis que les conclusions de l’enquête seraient publiées rapidement. Puis le dossier a disparu. L’état-major assurait alors que cette affaire n’était plus entre ses mains.

Un an après, la porte-parole du ministère des Armées assure que l’enquête interne de l’armée française n’a révélé « aucune faute individuelle ou collective dans l’usage de la force ». Les militaires français auraient tiré avec un hélicoptère sur un jeune guetteur agissant pour le compte d’un groupe armé terroriste « afin d’empêcher des poseurs de bombes d’atteindre un convoi logistique français ».

A cette époque, Barkhane subissait en effet régulièrement des pertes lors de ses déplacements. « Il était légitime de faire cesser une intention hostile visant la force », assure Valérie Lecasble, porte-parole du ministère français des Armées.

En principe, dans l’armée française, les règles d’engagement sont strictes et l’action de soldat français au Mali s’inscrit dans le cadre du respect du droit des conflits armés. A ce jour, le rapport n’a pas été rendu public. Hors contexte, il paraît difficile de justifier l’ouverture du feu contre un adversaire qui s’est avéré mineur, mais qui ne portait pas d’armes. Cela constituerait d’ailleurs l’un des très rares cas concernant l’armée française rapportés ces dernières années.

Enfin, cette affaire vient une nouvelle poser la question du « traitement » réservé par la force Barkhane à ces « sonnettes », ces informateurs, de plus en plus jeunes, mais qui participent aux actions terroristes dirigées contre la force.

RFI