Otages francais Serge Lazarevic  Philippe Verdon Thierry Dol  Daniel Larribe Sahel

En mobilisant leurs réseaux, et les négociateurs le Malien Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Eddine, et le Burkinabais Mustapha Ould Chafii, les Algériens et les Qataris ont aussi participé à la libération des otages français d’Arlit.

Si les otages français d’Arlit –Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret- ont été libérés, comme le révèle le journal Le Monde, grâce au paiement d’une rançon de 20 millions d’euros, les Algériens et les Qataris ont aussi joué un rôle important dans les négociations. Surtout depuis que le dossier a été pris en charge, au printemps dernier, par Bernard Bajolet, directeur de la DGSE et ancien ambassadeur de France en Algérie, proche des services de renseignements algériens.

«Il y a deux mois, les Qataris, qui entretiennent de bonnes relations avec les mouvements salafistes en Syrie et en Libye, sont intervenus à la demande des Français, et sont entrés en contact avec des cadres d’Ansar Eddine, affirme une source sécuritaire algérienne. Pour montrer leur bonne volonté, les autorités maliennes ont arrêté leurs recherches contre 20 combattants d’Ansar Eddine.» Cette décision a été interprétée comme un premier pas pour le chef du mouvement, Iyad Ag Ghaly, ancien leader de la rébellion touareg, qui a donc mobilisé ses réseaux, très importants dans tout le nord du Mali.

Pendant ce temps, les Algériens, qui voient toujours d’un mauvais œil l’intrusion du Qatar dans les affaires maghrébines, ont aussi mené une opération parallèle. «Il y a quelques jours, Mustapha Ould Chafii, s’est rendu à Alger», assure un cadre des renseignements. Ce Mauritanien, conseiller du président burkinabais Blaise Compaoré, est aussi un homme d’affaires, «déjà sollicité lors des pourparlers précédents pour la libération d’otages au Mali».

Toujours d’après les services de renseignements algériens, le chef terroriste Abou Zeid, responsable de l’enlèvement des otages français, a été tué en mars dernier lors d’une opération pour libérer les otages, qui visait précisément son groupe, la katiba Tariq Ibn Zyad.

Les négociations ont été menées par son successeur, l’Algérien Saïd Abou Moughatil, et le Tunisien Abou Mohamed, un cadre du groupe, qui maîtrise plusieurs langues et auquel Abou Zeid avait souvent recours lors des négociations.

Cette même source avance que la libération des otages s’est faite en contrepartie de la libération de deux groupes terroristes d’Aqmi prisonniers au Mali, dans les prisons de Gao.

 

Source: El watan