Alors que des voix se plaignent régulièrement du manque d’ouverture du gouvernement de transition, les représentants de la CMA ont brillé par leur absence lors des premiers travaux du Comité d’Orientation Stratégique (COS).Quel est l’impact de cette politique de la chaise vide et comment peut-elle se justifier ?

 

Mis en place le 31 mars dernier, le Comité d’Orientation Stratégique, doit permettre de recueillir les avis d’un panel représentatif des acteurs du pays. Il regroupe 50 personnalités issues de toutes les sphères de la société malienne et a pour but d’appuyer la mise en place des réformes politiques et institutionnelles prévues par les accords d’Alger. La réforme du redécoupage territorial doit être un de ses dossiers les plus sensibles.

Néanmoins, il semblerait qu’à chaque fois qu’une initiative est lancée pour appuyer l’avancée des réformes, on retrouve les même réfractaires.

En effet, outre le Bloc pour le Redressement et le Développement au Mali (BRDM) qui s’insurge « contre la procédure de désignations des membres du COS », on retrouve, sans surprise, la CMA en pointe parmi ceux qui refusent de participer aux sessions du comité. Pour des raisons encore troubles, le mouvement signataire a en effet refusé de siéger au sein du COS alors que des sièges lui était attribués.

C’est, de la part de certains opposants, vouloir ne laisser que peu de chance à ce comité et avoir une bien faible idée du bien commun que d’agir ainsi. Cette politique contre-productive de la chaise vide, bien loin des déclarations d’usage, ne fait qu’interdire tout progrès du processus de paix.

Au cours des derniers mois, les observateurs de la scène malienne ont pu constater l’opposition quasi systématique de la CMA à chaque tentative d’avancées. Par ces oppositions, le mouvement nouvellement dirigé par Bilal Ag Cherif entrave la mise en place des réformes ce qui aura, sans aucun doute, des répercussions sur le calendrier électoral, retardant de facto la tenue d’élections libres et le retour des militaires dans leurs casernes.

Par son attitude la CMA se place de plus en plus comme un frein au retour à la paix au Mali.

 

Idrissa Khalou

SourceMalijet