Longtemps attendue, la libération de la ville de Kidal, la seule région où l’administration malienne est encore absente, semble de plus en plus se préciser.  En effet, depuis quelques jours, trois colonnes de l’armée composées du régiment des commandos parachutistes, de la garde nationale, de la gendarmerie et du génie militaire sont stationnées aux alentours de la ville de Kidal. Il s’agit d’une force impressionnante à bord de plusieurs pick-up lourdement équipés qui attend avec impatience le feu vert des autorités politiques pour donner l’assaut final. De gros moyens ont été déployés pour permettre à l’armée de libérer la ville, de la sécuriser et de pouvoir lancer en même temps l’offensive contre les localités de Tessalit, Aguel Hoq, Tinzawatten où sévissent des groupes armés dont les combattants du mouvement national de libération de l’Azawad.

 

kidal-armee MALI

Il nous est revenu que les planificateurs ont fini d’élaborer, la semaine dernière à Gao, base logistique des opérations militaires, le plan d’attaque de Kidal. Il s’agit, à travers ce plan, d’occuper la ville et de poursuivre le déploiement de l’armée malienne dans toutes les autres localités de la région. Des éléments de repérage avaient plusieurs fois fait la navette entre Gao et Kidal, changeant souvent d’itinéraires. Il s’agissait pour ces derniers d’ouvrir la voie au gros de la troupe qui a d’ailleurs commencé à se positionner à proximité de Kidal.

 

 

A l’intérieur même de la ville, des éléments tactiques de l’armée malienne, tous proches du colonel-major Aladji Gamou, sont présents et servent d’éclaireurs aux soldats français et tchadiens. Ils pourraient jouer  un grand rôle dans la libération de la ville.

 

 

Aussi, le colonel-major Gamou, qui avait été retiré du théâtre des opérations à Gao, est retourné au front. Originaire de la région, il était jusqu’à la chute de la ville,  chef du commandement opérationnel de Kidal.

 

 

Son retour auprès de ses camarades d’armes parait s’inscrire dans la perspective de la libération de cette localité.

Dans les rangs de l’armée, il n’est plus question de reculer une fois la ville de Kidal passée sous son contrôle,  mais de passer à l’offensive et d’éviter d’être prise au dépourvu par les groupes armés comme ce fut souvent le cas en 2012 lors de l’attaque des grandes villes du nord. C’est pourquoi, outre des équipements militaires dont elle dit avoir acquis les 60%  nécessaires à la libération de Kidal, d’importants investissements sont attendus pour l’achat de vivres et du carburant permettant ainsi  aux forces armées et de sécurité de s’établir à Kidal dans la durée et de permettre le retour de l’administration.

 

 

Courant avril, le ministre directeur de cabinet de la primature, Boubacar Sow, avait annoncé que la ville de Kidal sera reconquise d’ici la mi-mai. Pour matérialiser cette volonté, un gouverneur pour la région, en la personne du colonel Adama Kamissoko, a été nommé à l’issue du conseil des ministres du 2 mai. Aujourd’hui, c’est le feu vert des autorités qui est attendu par l’armée pour récupérer la ville.

 

 

Abdoulaye DIARRA