L’armée malienne et les groupes djihadistes ont perpétré des massacres et des centaines de violations des droits de l’homme, a déclaré l’ONU dans un rapport qui détaille des abus auparavant non documentés contre des civils….Le rapport de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), consulté jeudi par l’AFP, répertorie 375 violations des droits humains dans le pays entre juillet et septembre, attribuant 163 à des groupes djihadistes et 162 à l’armée malienne.

L’armée malienne et les groupes djihadistes ont perpétré des massacres et des centaines de violations des droits de l’homme, a déclaré l’ONU dans un rapport qui détaille des abus auparavant non documentés contre des civils.

Le rapport de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), consulté jeudi par l’AFP, répertorie 375 violations des droits humains dans le pays entre juillet et septembre, attribuant 163 à des groupes djihadistes et 162 à l’armée malienne.

Il a ajouté que 33 ont été menées par des milices et 17 par des groupes armés qui ont signé un accord de paix en 2015 dans le nord du Mali.

Le rapport détaille pour la première fois plusieurs abus qui avaient été impossibles à signaler auparavant en raison des défis sur le terrain.

Quatorze cadavres ont été retrouvés le 12 septembre dans le village de Gassel, dans la région de Douentza, « les mains liées dans le dos », quelques heures après leur arrestation par l’armée et des « militaires étrangers ».

Bamako nie une opération militaire à Gassel, a déclaré l’ONU.

Cinq jours plus tard, dans la ville de Gouni, dans le centre du Mali, « des militaires étrangers accompagnés de chasseurs traditionnels » ont tué « une cinquantaine de personnes, dont 43 ont été formellement identifiées », selon le rapport.

Il a ajouté que Bamako avait ouvert une enquête. La junte malienne, qui a pris le pouvoir en 2020, prétend souvent mener des enquêtes, mais les résultats sont très rarement rendus publics.

Début septembre, selon le rapport, 12 femmes ont été violées à Tandiama et Nia Ouro dans la région de Mopti au centre du Mali dans le cadre d’une opération conjointe entre l’armée malienne, des militaires étrangers et des chasseurs traditionnels.

Cinq personnes de Nia Ouro, dont le chef du village et l’imam, sont également portées disparues depuis l’opération après avoir été emmenées dans un camp militaire voisin, a indiqué l’ONU.

Bamako a déclaré n’être « pas au courant des faits rapportés », ajoutant qu’une enquête était en cours.

Le rapport fait suite à d’autres publiés par l’ONU et des experts indépendants qu’elle a mandatés pour documenter les abus commis par l’armée malienne avec le soutien étranger.

La présence présumée de mercenaires du groupe Wagner lié au Kremlin, qui n’a pas été officiellement reconnue par Bamako, est largement critiquée par les groupes de défense des droits de l’homme et les partenaires du Mali.

Les violations que l’ONU attribue à l’armée ont eu lieu dans le centre du Mali, où l’armée mène une opération de grande envergure depuis le début de l’année.

L’armée a déjà été accusée d’avoir massacré des civils, notamment à Moura et Hombori.

Les exactions attribuées aux groupes djihadistes – certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique – ont presque tous eu lieu dans le nord-est du Mali où les combats sont fréquents depuis mars.

VOA