La société civile d’Ansongo, région de Gao, dans le nord du Mali, a décidé, mardi d’entrer en “désobéissance civile” de deux jours en fermant les structures de l’éducation, les services étatiques et les trois entrées et sorties de la ville d’Ansongo (les routes de Ménaka, Gao et Niamey capitale nigérienne).

Le Conseil local de la société civile entend protester ainsi contre ce qu’il appelle « la montée en puissance de l’insécurité dans le cercle d’Ansongo, les attaques régulières de l’Etat Islamique au Grand Sahara contre les populations civiles sans défense, les attaques à main armée, les assassinats ciblés, les braquages sur les axes routiers et les enlèvements de personnes et bétails ».

« Cela est dû au fait qu’Ansongo est assailli par l’insécurité, ça s’aggrave tous les jours. On ne peut pas aller à Gao, on ne peut pas aller à Niamey. Les transporteurs sont fatigués, les passagers sont fatigués. Les commerçants sont fatigués, on leur prend tous leurs biens. Et sur la route de Gao, il y a un point sur lequel ces bandits sont tous les jours et c’est là qu’ils arrêtent les véhicules et dépouillent les gens, ils ont même fait des morts », a expliqué Ibrahim Alpha Cissé secrétaire général du Conseil local de la société civile d’Ansongo dans une déclaration à l’Agence Anadolu.

La même source affirme : « Il faut que l’État reconnaisse l’insécurité dans le cercle d’Ansongo, de Seyna un village situé à 5 km d’Ansongo, il n’y a plus de sécurité jusqu’à à Karou près de la frontière nigérienne. Toutes ces localités sont occupées par les terroristes aussi bien dans le Haoussa que dans les îlots et le gourma. Toutes les populations des 7 communes du cercle d’Ansongo ont été contraintes de quitter leurs localités. En voyant la souffrance de ces populations nous sommes obligés de réagir ».

Et Ibrahim Alpha Cissé d’ajouter : « Cette désobéissance civile vise à défendre ces populations contre les attaques ciblées, les assassinats, les vols des troupeaux, les braquages des hommes armés appartenant à l’Etat Islamique au Grand Sahara et des bandits armés ».

« Nous avons bloqué toutes les sorties et entrées d’Ansongo, c’est-à-dire les sorties, entrées en direction de Gao, sorties et entrées en direction de Labbézanga via le Niger ainsi que la sortie et l’entrée de Ménaka », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général du Conseil local de la Société civile d’Ansogo rassure : « Nous allons continuer à œuvrer pour que l’Etat sente le poids de la population, de la société civile d’Ansongo (…) Nous allons continuer à mettre la pression et nous allons continuer à revendiquer la sécurité chez nous ».

AA/Bamako/Amarana Maiga