Pendant que le Royaume-Uni annonce un retrait anticipé de ses militaires au Mali, la Côte d’Ivoire, elle aussi, a annoncé le retrait progressif de ses troupes à la force de maintien de la paix des Nations unies au Mali (MINUSMA). Ces annonces se font au moment où les Maliens même demandent le départ de la Minusma ? Va-t-on donc vers la fin de cette mission onusienne au Mali ?

La Minusma se vide en longueur de journée. Des pays annoncent le retrait de leur troupe en son sein.

En effet, le Royaume-Uni a annoncé lundi 14 Novembre 2022 le retrait anticipé de ses militaires actuellement déployés au Mali. Comme raison , il avance une collaboration du Mali avec Wagner. « Le contingent du Royaume-Uni quittera (…) (la mission de la paix de l’ONU) plus tôt que prévu », a déclaré le secrétaire d’État aux forces armées James Heappey devant la Chambre des Communes avant d’ajouter : « Nous devons être clairs sur le fait que la responsabilité de tout cela incombe à Bamako ». Pour le Royaume-Uni, « le partenariat du gouvernement malien avec le groupe Wagner est contreproductif pour la stabilité et la sécurité à long terme dans la région ». Le secrétaire d’État a ainsi indiqué que le Royaume-Uni « ne peut pas déployer l’armée nationale pour assurer la sécurité quand le gouvernement du pays hôte n’a pas la volonté de travailler avec nous pour apporter une stabilité et une sécurité durables ».

Ce retrait n’est pas la fin du partenariat entre le Mali et ce pays. « Le Royaume-Uni poursuivra son engagement au Mali et au Sahel à travers notre aide humanitaire, de stabilisation et de développement, en travaillant en étroite coopération avec nos partenaires », a déclaré M. Heappey.

A la suite du Royaume-Uni, la Côte d’ivoire a, elle aussi, annoncé le retrait progressif de se troupes du Mali. « La Mission Permanente de la République de Côte d’Ivoire présente ses compliments au Bureau du Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix ( DPO) des Nations Unies à New York et a l’honneur de porter à sa connaissance ce qui suit : D’ordre du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, la Mission Permanente confirme la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), telle qu’annoncée le 28 octobre 2022 par le Ministre Délégué Léon Kacou ADOM, lors de son entretien avec le Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix, Monsieur Jean – Pierre LACROIX », a déclaré la Mission Permanente de la République de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies. Ladite note précise que les déploiements des officiers d’État-major (MSO) et des Officiers de Police (IPO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022 ne pourront plus être effectués. « De même, la Côte d’Ivoire n’envisage pas relever, en août 2023, les militaires et autres éléments, présents au sein de la Force de la MINUSMA. Le Gouvernement ivoirien serait donc reconnaissant au Département des Opérations de Paix (DPO) des dispositions idoines qu’il lui plaira de prendre en vue de la mise en œuvre immédiate de cette décision », indique le note.

Avant ces deux pays, ce sont le Danemark, la Suède et la Tchécoslovaquie qui a même décidé de fermer son ambassade au Mali.

Après tous ces retraits, et au regard de la position du plus grand nombre de Maliens, va-t-on vers la fin de la Minusma ? En tout cas, à l’allure où vont les choses, cette mission risque de fermer boutique au Mali.

B. Guindo

Source : LE PAYS