En cette période charnière de préparation au déploiement de la force antiterroriste du G5 Sahel, les djihadistes sévissant dans le Nord Mali semblent résolus à passer à une vitesse supérieure dans leurs velléités macabres.

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Les nombreux décès enregistrés ces derniers temps par l’armée malienne et les Casques bleus montrent à suffisance que leurs bourreaux tentent de mettre le paquet avant l’opérationnalisation du dispositif censé leur venir à bout.

Lorsque les Chefs d’État des cinq pays du G5 Sahel annonçaient en février 2014 la création de leur force conjointe de lutte contre le terrorisme, et lorsque le Président IBK inaugurait, le 9 septembre dernier, à Sévaré, le poste de commandement central de cette force du G5 Sahel qui devra mobiliser 5000 hommes ; ils ignoraient peut-être qu’ils s’attiraient ainsi sur l’armée malienne surtout une nouvelle fougue des terroristes. Ceux-ci passent à l’offensive dans un nouvel élan visiblement destiné à saler davantage l’addition aux FAMA parce que ne sachant pas de quoi demain sera fait pour eux avec les Hommes qui seront sous le commandement du Général Didier Dacko.

C’est ainsi que les djihadistes multiplient leur ardeur à travers des attaques désormais quotidiennes. Du 23 au 26 octobre derniers, pour se limiter à ce seul intervalle récent, aucun jour n’est passé sans que les terroristes ne donnent de la voix. À la date du 23 octobre, c’est dans les localités de Dioro et d’Ouan (Cercle de Tominian, Région de Ségou) qu’a été enregistrée la mort de 2 Gendarmes, un véhicule brûlé et des armes et munitions emportées. Le lendemain, 24, nous apprenons l’explosion d’une mine à Mopti au passage d’un véhicule de l’armée malienne. Le même jour, 11 otages maliens ont été tués dans un raid de l’armée française ; 2 soldats maliens tués, un blessé et des véhicules brûlés, le tout dans le village de Soumpi, près de Niafounké, viendront s’ajouter le 25 octobre à cette nouvelle croisade des djihadistes. C’était à l’occasion d’une attaque contre la société de construction de route SATOM. Or, dans la même journée du 25 octobre, on notait également l’explosion d’une mine au passage d’un convoi de l’armée malienne à Kéré, dans la Région de Mopti.

Au lendemain, 26 octobre, c’est le convoi logistique de la MINUSMA qui subit l’explosion d’une mine sur l’axe Tessalit-Aguelhok au Nord-ouest de Kidal. Là, 3 Casques bleus sont tués sur le coup tandis que 2 autres sont blessés.
C’est, donc, dans cette atmosphère caractérisée par la recrudescence de la mort terroriste dans le Nord Mali que la force du G5 Sahel est vivement attendue pour faire ses preuves. Le requiem de ces nombreuses âmes perdues ainsi que la paix et la tranquillité d’esprit sont en jeu. Sinon à quoi servirait une force conjointe antiterroriste dont l’amont aura porté tant de préjudices à l’armée malienne en particulier si son aval doit s’avérer un gâchis?

Katito WADADA