(2018) notamment sur les progrès accomplis dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres souligne dans son rapport trimestriel publié le 25 septembre 2018 que l’événement majeur de la période de l’examen a été l’élection présidentielle, qui a donné lieu à la réélection du Président Ibrahim Boubacar Keïta. A ses dires, les parties signataires ont réalisé des progrès dans l’application de l’Accord, qui se sont notamment traduits par la nomination d’autorités intérimaires au niveau des cercles, la création de communes dans les régions de Ménaka et de Taoudéni et l’adoption d’une stratégie de réforme de l’appareil de sécurité.

Par rapport à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, il indique que le 25 juin 2018, le Comité de suivi de l’Accord a tenu sa vingt-sixième session, lors de laquelle il a notamment évalué les progrès accomplis dans l’application de la feuille de route adoptée le 22 mars. Les participants ont exprimé leurs préoccupations quant à l’absence de progrès dans l’établissement d’autorités intérimaires au niveau des cercles et dans la mise en service d’unités mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination à Kidal et Tombouctou en amont de l’élection présidentielle du 29 juillet, et ils ont demandé aux parties de créer des conditions propices à la tenue d’opérations électorales crédibles, dit-il.

Sur les mesures politiques et institutionnelles, le SG António Guterres rappelle que le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, s’est rendu au Mali du 31 août au 5 septembre et s’est entretenu avec les hauts responsables de la Mission de l’avant-projet de « pacte pour la paix », qui avait été élaboré après consultation avec le Gouvernement et les parties signataires. Le « pacte pour la paix » repose sur la feuille de route du 22 mars et les critères de suivi de l’application de l’Accord.

Il vise à renouveler l’engagement des parties signataires, accélérer l’application de l’Accord, appuyer les efforts de paix actuels et adopter des objectifs à long terme, annonce-t-il. A l’en croire, après concertation avec les populations locales, le Gouvernement a adopté une législation portant création de 63 collectivités territoriales dans les régions de Ménaka et de Taoudéni afin d’améliorer la décentralisation des pouvoirs ainsi que la prestation des services administratifs de base au niveau local. D’ajouter que le 26 juillet et le 8 août, après de longues négociations entre les parties signataires tenues dans le cadre d’une médiation de la Mission, le Gouvernement a nommé des fonctionnaires à des postes dans l’administration intérimaire de 21 des 24 cercles des régions septentrionales.

Concernant les mesures de défense et de sécurité, il indique que le Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité a adopté la stratégie nationale en la matière, qui définit un projet fondé sur les principes d’inclusion et de représentativité au sein de l’appareil de sécurité, ainsi que le prévoit l’Accord. La Mission a continué de travailler avec les parties signataires à l’élaboration du plan d’action de la réforme du secteur de la sécurité, du projet national de reconstitution et de redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes et d’un cadre conceptuel pour la police territoriale. Elle a apporté son soutien au développement des compétences en matière de police de proximité de la police nationale dans les régions de Gao, Mopti et Tombouctou.

Parlant des élections présidentielles, le SG reconnait que bien qu’ils aient relevé quelques irrégularités, les observateurs nationaux et internationaux, notamment l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et l’Organisation internationale de la Francophonie, ont estimé que l’élection s’était déroulée dans des conditions satisfaisantes et prie le Gouvernement à faire le nécessaire pour améliorer la transparence et la crédibilité des élections.

En outre, s’agissant des principaux faits nouveaux en matière de sécurité, il évoque qu’au cours de la période considérée, les conditions de sécurité sont demeurées très préoccupantes. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a lancé des attaques contre la MINUSMA, les Forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales dans le centre et le nord du Mali, les régions de Gao et de Mopti ayant été les plus touchées. Dans le centre du pays en particulier, les actions d’intimidation, les enlèvements et les assassinats ciblés, à la fois de civils et de membres de groupes armés signataires, ont augmenté, de même que les cas présumés de violence sexuelle et sexiste.

M.O. COULIBALY

 

Le Fondement