Paix, sécurité et défense, front social, réduction du train de vie de l’État sont, entres autres, les défis que le nouveau président de la Transition a évoqués dans son discours d’investiture. Le colonel Assimi Goïta a invité l’ensemble de nos compatriotes à s’unir pour relever ces challenges, gage d’un nouveau départ pour notre pays. Sur la base de la feuille de route, il s’est engagé à conduire la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la Transition, notamment l’organisation d’élections crédibles aux échéances prévues. Texte intégral

• Monsieur le Président du Conseil national de Transition,
• Monsieur le Secrétaire général du gouvernement,
• Monsieur le Président de la Cour suprême,
• Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle,
• Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales,
• Madame le Médiateur de la République,
• Monsieur le Grand Chancelier des Ordres nationaux,
• Monsieur le Maire du District de Bamako,
• Monsieur le Chef d’État-major général des armées,
• Messieurs les chefs des missions diplomatiques et consulaires et des organisations internationales,
• Mesdames et messieurs les secrétaires généraux des départements ministériels et assimilés,
Mesdames et messieurs, distingués invités,

Je voudrais, à l’entame de mes propos, vous inviter à avoir une pensée pieuse pour tous les morts civils et militaires, étrangers et maliens tombés lors de cette crise multidimensionnelle que nous traversons depuis plusieurs années. Pour tous ces morts, au Mali, au Burkina Faso et dans le Sahel, je vous prie d’observer, avec moi, une minute de silence.

Je vous remercie.

Mesdames et messieurs, distingués invités,

L’histoire de notre cher Mali est faite d’épreuves qui nous ont endurcis et nous ont montré également qu’il nous fallait faire preuve de sens de responsabilité et d’engagement patriotique. Chaque fois que notre peuple s’est dressé comme un seul homme, il a su vaincre toutes les adversités. Oui ! Unis, nous sommes forts, mais divisés, nous devenons extrêmement vulnérables.

Aujourd’hui, nous avons une responsabilité historique : celle de transcender nos divergences pour sécuriser notre pays, pour préserver son intégrité territoriale et pour créer les conditions d’un développement socioéconomique nous permettant d’offrir un avenir meilleur à notre postérité.

Mesdames et messieurs,
Après la proclamation de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle et cette cérémonie solennelle suivie devant la Cour suprême, qui m’installent dans la fonction de président de la Transition, j’entends imprimer une nouvelle dynamique. La nouvelle situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de la Transition dans le sens souhaité par notre peuple. Les défis sont immenses et les attentes légitimes du peuple sont tout aussi grandes. Nous devons cependant renforcer notre résilience et notre espérance pour une vie meilleure.

Cela est d’abord de ma responsabilité, en tant que chef de l’État, et j’en mesure l’ampleur. Aussi, voudrais-je vous affirmer solennellement, ici et maintenant, ma ferme détermination à relever ces défis. Mais, tout cela n’est possible que dans la cohésion et la solidarité qui ont toujours caractérisé notre nation et qui sont mises à rudes épreuves.

Il s’agit en effet, et sur la base de la feuille de route, de conduire la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la Transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues. Je m’emploierai également à la réduction du train de vie de l’État. D’ores et déjà, j’ai décidé d’allouer les deux tiers, du fonds de souveraineté du président, soit un milliard huit cent millions annuels aux œuvres sociaux sanitaires notamment, pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaire dans les zones difficiles de notre pays. Face à ces impératifs, aucune couche ni aucun groupe ne sera écarté car le Mali a besoin de chacun et de tous.

Mesdames et messieurs,

Je comprends vos inquiétudes devant les difficultés qui nous assaillent depuis plusieurs années. Comme nous le savons tous, il y a des moments décisifs où se joue le destin d’une nation. La nôtre, éprouvée depuis des décennies, devra trouver les ressorts nécessaires pour rebondir et assumer pleinement son destin historique. Ceci est notre devoir de génération, mieux, c’est notre dette envers les générations futures.

Je félicite les forces de défense et de sécurité pour leur courage et les engage à plus de détermination. L’État, dans la mesure de ses moyens, fournira les ressources nécessaires à l’accomplissement de leur mission.
Aussi, voudrais-je réaffirmer mon engagement à assurer une meilleure gouvernance et une meilleure distribution des services publics au bénéfice des populations sur l’ensemble du territoire.

Mesdames et messieurs,

L’apaisement du climat social demeure un gage de succès pour la réussite de la Transition. L’amélioration des conditions de vie des Maliens sera un souci constant pour le gouvernement à venir. Elle sera recherchée de façon intelligente pour ne pas fragiliser l’équilibre budgétaire et ne pas compromettre les investissements. Ainsi, je vais demander au nouveau gouvernement qui sera mis en place, d’engager un dialogue franc et sincère avec l’ensemble des syndicats pour une résolution durable de la crise actuelle.

C’est l’occasion pour moi d’exprimer ma reconnaissance à l’ensemble des personnes qui bâtissent notre pays par leur labeur au quotidien, chacun dans sa sphère et en sa manière, qu’il s’agisse des paysans, des éleveurs, des pêcheurs, des opérateurs économiques, des artisans, des fonctionnaires, des communicateurs, des légitimités traditionnelles et religieuses.

Je n’oublie pas également les femmes et les jeunes auxquels une attention particulière sera accordée. Ma conviction profonde est que les filles et les fils de ce pays, dans un élan de solidarité et d’engagement commun, ne pourraient nullement échouer s’ils se donnaient la main, en transcendant leurs divergences et leurs contradictions lorsqu’il s’agit du Mali, ce pays que nous ont légué nos devanciers. Ce pays que nous devons à notre tour transmettre à nos enfants dans la continuité de la fierté légendaire de notre peuple.

Mesdames et messieurs,

Le Mali est resté actif au plan international et a bénéficié de la solidarité d’autres pays, particulièrement en ce moment de crise multidimensionnelle. Je voudrais, en votre nom, leur exprimer notre gratitude et notre attachement à cette solidarité internationale pour la stabilité du Mali. Nous apprécions à leur juste valeur les sacrifices qu’ils consentent pour notre pays, toute chose qui renforce notre détermination et notre engagement dans le combat pour le développement durable et la justice sociale. Je voudrais en votre nom, rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général, que le Mali va honorer l’ensemble de ces engagements pour, et dans l’intérêt supérieur de la nation.

Mesdames et messieurs,

Avant de clore mes propos, je voudrais rappeler que nous continuerons le travail entamé dans le cadre de la mise en œuvre intelligente et efficiente de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger en vue, toujours, de créer les conditions optimales d’une paix durable. Aussi, les conclusions du Dialogue national inclusif continueront-elles à être mises en œuvre de façon judicieuse.
L’espoir est permis et c’est ensemble que nous relèverons les défis.

Vive le Mali dans une Afrique unie et prospère !
Que Dieu bénisse notre pays ! Je vous remercie !!!!

Source: Essor