Alors que les Maliens et les partenaires internationaux se montrent intransigeants sur le respect du délai de la Transition qui ne doit pas excéder les 18 mois inscrits dans la Charte, les autorités transitoires tergiversent dans la concrétisation des réformes électorales. Le chemin qui conduira à l’organisation de ces élections générales qui sanctionneront la période transitoire est loin d’être balisé. Malgré que le temps presse, c’est la redondance et l’éternel recommencement dans la réalisation des préalables indispensables à tenue des élections.

Dans un communiqué publié hier, nous apprenons que le groupe d’experts commis par le Premier ministre pour examiner la création d’un organe unique de gestion des élections a présenté ses conclusions. Ainsi, le ministre de l’Administration est dans la dynamique d’organiser un atelier sur le sujet avec les partis politiques et la société civile afin d’approfondir la réflexion. Les actions dans ce sens n’ont pas commencé aujourd’hui. Depuis des mois, le département multiplie les rencontres autour de la création de cet organe unique de gestion des élections. Malheureusement les lignes peines à bouger.
L’on se rappelle que l’épineuse question de la création de l’organe unique de gestion des élections était au cœur de la quatrième réunion du Cadre de Concertation du ministre l’Administratère territoriale et de la décentralisation et présidents des partis politiques consacrée aux nouvelles réformes politiques et électorales.
Au cours de cette session, les représentants des partis politiques ont rejeté en bloc certaines propositions du département avant de réclamer la création de l’organe unique. Depuis cette rencontre, la classe politique a pointé du doigt un retard par rapport à l’effectivité des réformes politiques et électorales. Les participants avaient aussi accusé le ministère de l’Administration de ne pas suffisamment travailler pour permettre la création de l’Organe unique aux élections.
Pour rappel, la création d’un organe unique et indépendant chargé de l’organisation des élections est réclamée depuis des années par une bonne partie de la classe politique et de la société civile dans le souci de plus de «transparence» et de neutralité. La question fait toujours l’objet de polémique entre les acteurs du processus électoral.
Dans un premier temps, les autorités de la Transition avaient évoqué le manque de temps et les défis sécuritaires qui ne seraient pas favorables au déploiement d’une nouvelle administration et de son personnel sur tout le territoire national. Pendant que le doute planait sur la possibilité de mise en place de cet organe unique de gestion avant les prochaines échéances électorales, les nouvelles autorités viennent de relancer la procédure. Elles sont favorables à l’initiative, mais le temps qui presse risque d’être le principal handicap.
La mise en place de cet organe unique a jusque-là fait face à la duplicité et à l’incohérence de la classe politique, d’une part, et au manque de réalisme voire l’inconséquence des autorités en charge de l’organisation des élections, d’autre part. Espérons que cette fois-ci soit la bonne.

PAR MODIBO KONÉ

Source: Info-Matin