Près de six mois après la disparition de Soumaïla Cissé, son parti, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), est à la croisée des chemins. Au fur et à mesure que l’échéance de la présidentielle approche, ce parti enregistre un afflux de nouvelles adhésionsPlusieurs Personnalités ont rejoint ou leur arrivée est annoncée.

Et ont tous en commun d’avoir des ambitions présidentiables. Or, l’adhésion de ces nouveaux militants ne semble faire l’objet d’un consensus au sein de la formation politique.  Le débat fait, donc, rage dans les rangs du parti pour savoir qui prendra la relève et portera ses couleurs lors du prochain scrutin présidentiel. Il y a ceux qui optent pour une candidature interne ; c’est-à-dire issue des rangs des militants des premières Heures de la formation politique et il y en a qui sont  favorables à des candidatures issues des rangs des nouveaux venus pour porter les couleurs du parti. Ses dissensions risquent de dilapider l’héritage du parti créé en 2003 par Soumaïla Cissé.

En effet, la disparition de Soumaïla Cissé, le 25 décembre 2020, a rebattu les cartes au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD). A un peu plus de huit mois de la présidentielle prévue fin février 2022, le parti est agité d’ores et déjà par les positionnements des uns et autres en vue de de la présidentielle de 2022.

Même si la procédure de sélection d’un candidat à la prochaine présidentielle n’est pas encore enclenchée, toutes les attentions se focalisent sur ce parti, 3e force politique du pays. Entre les compagnons de longue date de Soumaïla Cissé à l’URD et certaines personnalités politiques en quête de soutien dans la course à Koulouba, la « bataille » de la succession de l’ex-chef de file de l’opposition s’annonce âpre.

Ainsi, l’ancien Premier Ministre, Boubou Cissé, a adhéré, la semaine dernière, à la section de Djenné de l’Union pour la République et la Démocratie. Il avait été précédé dans cette démarche par Mamadou Igor Diarra, lui aussi ancien Ministre de l’Economie et des Finances, qui, en mars dernier, avait adhéré à la Section de San du parti de la poignée de mains. D’autres personnalités sont annoncées.

Cependant, l’afflux de ces nouveaux militants n’est pas vu d’un bon œil par l’ensemble des membres  de l’URD  qui voient  à ces adhésions  plutôt  une  dérive de certains qui  en profitent pour marchander leur soutien. D’autres cadres du parti préfèrent quant à eux l’option d’une candidature interne ou pour d’autres une candidature externe.

Aussi, avec l’arrivée de ces « nouveaux militants », la formation de Soumaïla Cissé fait aujourd’hui face  à l’une des plus graves crises de son existence : le risque de division. L’URD avait échappé à cela pendant plus d’une décennie grâce au leadership de Soumaïla Cissé.

Ainsi, à l’approche de la présidentielle, les tensions ne font que s’exacerber au sein du parti sur le futur choix du candidat à la présidentielle. Plusieurs clans s’affrontent déjà. Nombreux sont ceux qui optent pour une candidature à l’interne, d’autres, par contre, sont en train de militer pour une candidature à l’externe qui, selon eux, donnera plus de chance au parti de gagner aux prochaines élections

Pour les Adeptes du choix à l’interne, l’option d’une candidature interne a pour vertu de correspondre aux valeurs fondatrices et idéologiques de l’URD.

Les partisans d’une candidature externe estiment quant-à-eux qu’il serait difficile pour les cadres de s’entendre autour d’une candidature interne. Donc pour pallier une éventuelle division, ils souhaitent une candidature externe. Un candidat qui sera à même de mobiliser les ressources financières et qui possède un carnet d’adresses bien étoffé. En plus de ces qualités, ils souhaitent que le candidat ait une large vision sur les questions cruciales du moment et qu’il ait une certaine expérience de la haute Administration.

Face à ces écueils et aux risques de divisions, les Responsables du parti doivent impérativement revenir à la défense des valeurs et principes qui avaient fait de l’URD, un parti respecté et admiré sur la scène politique malienne. Sans cela, c’est l’héritage politique de Soumaïla Cissé qui sera galvaudé. En presque 20 ans d’existence, feu Soumaïla Cissé avait su faire de l’URD un parti bien implanté au Mali avec des sections dynamiques de Kayes à Kidal.  Et il a su présenter le parti comme une véritable force politique, capable d’incarner une alternative crédible.

En outre, le fondateur de l’URD a toujours prôné la cohésion et l’unité.  Cela impose,  donc, à l’URD de rassembler ses troupes pour maximiser ses chances de succès lors des prochaines échéances électorales.

Mémé Sanogo

 

Source : L’Aube