Le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga, a présidé le lundi 1er août dernier, à l’hôtel Radisson Collection, les travaux de la 2e réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, sur certains aspects de la mise en œuvre de l’accord. Pendant cinq jours, les parties signataires de l’accord ont abordé des aspects de l’accord notamment les questions institutionnelles et politiques ainsi que celles liées au quota à octroyer aux ex-combattants pour leur intégration dans les Forces armées et de sécurité.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de colonel Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, El Ghassim Wane, représentant du secrétaire général des Nations unies et le chef de la Minusma, El-Haoues Riache, ambassadeur de l’Algérie au Mali et chef de file de la médiation, Adama Bérété, maire de la Commune IV du district de Bamako, ainsi que les mouvements signataires et les parties prenantes à l’accord pour la paix.

C’est pour accélérer la mise en œuvre rapide de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale que le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a initié cette 2e réunion décisionnelle des parties prenantes à l’accord.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre, chef du gouvernement Dr. Choguel Kokalla Maïga, a déclaré qu’aujourd’hui les défis sécuritaires et socioéconomiques l’affaiblissement du leadership local constituent des handicaps majeurs dans la construction de la paix sociale et le développement local, et menacent dangereusement l’existence du Mali en tant qu’Etat. “Devant cette situation critique, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, constitue l’une des orientations de la Feuille de route de la Transition ainsi que du Plan d’action du gouvernement (Pag) 2021-2022, qui s’articule autour des axes stratégiques majeurs suivant : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale”, a-t-il expliqué. Il a également ajouté que cet engagement des autorités de la Transition reflète la ferme détermination de l’Etat malien d’opposer un leadership et une forte volonté politique en vue de pérenniser la stabilité et l’équilibre social, politique et économique à travers la mise en œuvre des dispositions de l’Accord.

“Un engagement solennel, un leadership et une volonté politique, dis-je, qui reposent, aujourd’hui, sur des actions concrètes visant la stabilisation progressive et durable de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national. C’est dans ce contexte général que s’organise la présente réunion de niveau décisionnel (RND) des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, sur certains aspects de la mise en œuvre de l’Accord. C’est ainsi que, la Primature a instruit le Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité (C-RSS), de tenir des réunions interministérielles pour dégager le quota à octroyer aux mouvements, tout en tenant compte de la soutenabilité de l’opération et des capacités d’absorption des services concernés par l’intégration”, dira-t-il.

Pour sa part, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a indiqué que la présente réunion s’inscrit en droite ligne des recommandations de la première réunion de niveau décisionnel, tenue les 8 et 9 février 2021 à Bamako, ayant pour objectif de diligenter la mise en œuvre des actions prioritaire de défense et de sécurité de l’Accord, conformément à la feuille de route actualisée du 18 décembre 2020.

“En effet, sur la base des conclusions de la 1re réunion de niveau décisionnel, nous avions annoncé en perspective lors de la 45e session du CSA, l’organisation de la présente réunion afin de déboucher sur des solutions visant à redynamiser la mise en œuvre de l’Accord.

La présente réunion vise essentiellement à créer les conditions nécessaires pour entamer le DDR global et s’accorder sur les réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle. Pour ce faire, nous procéderons aux discussions relatives à la répartition des quotas à l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’État y compris au sein des forces armées et de sécurité, au mécanisme de gestions du cas de hauts cadres civil et militaire des mouvements et enfin de convenir des réformes politiques et institutionnelles”, a-t-il laissé entendre.

“Je me dois de souligner que la conjoncture est propice, que les vents sont favorables. Ces dernières semaines ont été caractérisées par des avancées politiques significatives qu’attestent les mesures prises pour mener à bien les réformes politiques et le processus électoral, y compris la rédaction d’une nouvelle Constitution.

La Transition offre une opportunité unique pour parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, laquelle, faut-il le rappeler, participe aussi de l’entreprise en cours de refondation de l’Etat malien. Tout doit être fait pour conforter cette dynamique”, a précisé, le représentant du secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma.

Mahamadou Traoré

Source: Aujourd’hui-Mali