La Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) a tenu sa quatrième audience publique samedi dernier, au Centre international de conférences de Bamako (CICB).

 

Contrairement au programme initial, cette quatrième séance a porté sur les trois thèmes des audiences passées. Il s’agit de la première audience qui a porté sur «les atteintes au droit à la liberté», de la deuxième sur «les atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants» et la troisième sur «les disparitions forcées».

La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger, le colonel-major Ismaël Wagué.

C’était en présence des membres du cabinet du Premier ministre et de plusieurs ministres, des représentants d’organisations internationales accréditées dans notre pays et de la société civile ainsi que beaucoup d’autres personnalités.

Ainsi, au cours de cette journée, 17 victimes, dont quatre femmes, ont pris la parole pour témoigner.
Au nombre desquelles dix témoignages individuels, sept collectifs, dont deux duos et un trio.
Aussi, des cas emblématiques sont-ils prévus, tel celui des ayants droit et victimes du coup d’État de 1968 contre feu le président Modibo Keïta.
L’audience publique est un espace d’écoute respectueuse, où les victimes ont un rôle de premier plan et un cercle de solidarité construit autour du récit.

Elle permet surtout de rendre aux victimes leur dignité, d’intégrer leurs récits à la mémoire nationale et de faciliter un début de guérison.

Il s’agit donc d’une contribution concrète à la promotion du dialogue, du pardon, de la réconciliation nationale et de la paix. Toutes choses qui sont au cœur des missions assignées à la Transition.

Dans son discours, le président de la CVJR a indiqué que les trois thèmes qui ont fait l’objet de témoignages illustrent à suffisance, la gravité des violations des droits de l’Homme et leurs conséquences sur les victimes et leurs proches, ainsi que sur le vivre ensemble. Selon Ousmane Oumarou Sidibé, ceux et celles qui ont témoigné sont représentatifs de l’ensemble des victimes de toutes les périodes et de toutes les régions du pays.

S’exprimant au pupitre, le ministre en charge de la Réconciliation a rappelé que cette audience publique se tient à un moment où notre pays connaît une situation sécuritaire encore difficile.

Ce, en dépit des efforts réels, mais aussi de certains succès sur le terrain de la part des Forces armées maliennes et de leurs partenaires.

À cet égard, le colonel-major Ismaël Wagué a réaffirmé la volonté inébranlable des autorités de poursuivre avec courage et abnégation une lutte sans merci contre l’insécurité générée par des forces obscurantistes qui s’en prennent quotidiennement à de paisibles citoyens, les empêchant de vaquer à leurs activités courantes.

«Nous avons conscience que la construction de la paix et de la réconciliation, ainsi que le respect des droits de I’Homme, dans un contexte complexe comme le nôtre, sont une œuvre de longue haleine à laquelle nous convions tous nos compatriotes», a exhorté l’officier supérieur.

Pour sa part, la représentante des victimes a salué les efforts de la CVJR pour l’organisation réussie des différentes audiences publiques.

Mme Fatoumata Touré a saisi l’opportunité pour demander aux autorités de la Transition ainsi qu’aux prochaines, de mettre les victimes aux premiers rangs dans l’organe qui s’occupera de la réparation des bénéficiaires.

L’exécution de l’hymne national, l’observation de la minute de silence en la mémoire de toutes les victimes des différentes crises et la projection d’un film documentaire sur les atrocités et violations graves de droits de l’Homme au Mali, ont été, entre autres, moments privilégiés de la cérémonie.

Aboubacar TRAORÉ

Source : L’ESSOR