Au-delà des dénonciations de regroupements, en plus de celles des personnalités maliennes et étrangères au sujet de l’auto-proclamation d’Ainéa Ibrahim Camara comme nouvel président de la transition, président du parti Mouvement républicain (MR), la cour d’Appel de Bamako vient de se prononcer sur le dossier. La justice statuant sur le dossier a dissout la force politique du jeune leader en fuite.

 

A quelques semaines de la fin des 18 mois impartis aux autorités maliennes pour la tenue des élections dans le pays, le porte-étendard du parti MR s’est auto-proclamé nouvel président de la transition. Le missile, envoyé depuis la terre ivoirienne du Président Alassane Dramane Ouattara, a très vite fait le tour du monde. Des mouvements politiques et apolitiques, voire même des personnalités nationales et étrangères n’ont pas daigné l’attitude regrettable du jeune politique. Malgré des vives réactions, des recherches lancées en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays pour l’arrestation de l’homme en fuite, la justice malienne n’avait pas bronché. Il a fallu alors attendre ce mois de mai 2022, pour comprendre le travail de la justice. Des sources concordantes, il nous revient de constater que l’arrêt rendu par la cour d’Appel de Bamako est plus que défavorable, aussi bien pour l’homme politique que pour ses militants. « La cour d’Appel a décidé de dissoudre le parti mouvement républicain (MR) », nous confie une source sûre. Même si les leaders du MR restent injoignables pour s’exprimer sur le sujet, les membres du CDM confirment l’annonce. « Félicitation. Suite à la lettre en date du 24 février 2022 adressée par le collectif pour la défense des militaires (CDM) au département de l’Administration territoriale, en vue de la dissolution du parti de Ainea Ibrahim Camara, la cour d’Appel de Bamako vient de le dissoudre, ce jeudi 12 mai 2022 », lit-on sur la page du CDM. Ainsi, d’aucuns se rappellent encore des propos tenus par le jeune politique, après s’être déclaré président de la transition. « Mes chers compatriotes, aujourd’hui 28 février 2022, au nom de la constitution de la République du Mali en ses articles 6, 22, 24 et 31, ayant constaté la fin légale du délai de la transition dirigée par la junte du colonel Assimi Goita, je déclare la dissolution de tous les organes de transition et je décrète, au nom du peuple souverain malien, la restauration de l’Assemblée nationale issue des dernières élections », a-t-il dit à l’époque. Puis d’ajouter : « J’invite la population au calme et nos forces armées et de sécurité à se mettre à la disposition du gouvernement de transition civile. Je déclaration que la cérémonie d’investiture aura lieu à Bamako, le 8 avril 2022. J’invite tous les partis politiques, la société civile et la communauté internationale à prendre attache avec les nouvelles autorités, pour mettre en place un processus électoral qui va nous permettre de librement choisir le prochain président de la République, dans un délai de six (6) mois à compter de cette date (28 février 2022) ».

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS