Le chef des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a entamé dimanche une visite au Mali dans un contexte de dégradation sécuritaire dans l’ensemble des pays de la région du Sahel.

Accompagné du général Carlos Humberto Lotie, le chef du bureau des affaires militaires des Nations Unies, M. Lacroix doit, lors de sa visite, avoir des discussions  sur le renforcement des efforts en cours pour ramener la stabilité au Mali avec les autorités maliennes, la mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), la société civile et les autorités locales des régions où il doit se rendre.

Des rencontres sont également prévues avec les parties signataires de l’Accord de paix et pour la réconciliation ainsi qu’avec les partenaires internationaux du Mali et de l’ONU, a précisé la MINUSMA.

La visite du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix s’inscrit dans un contexte difficile au Sahel sur le plan sécuritaire. Dans la nuit du 15 au 16 janvier, au moins 14 civils ont été tués dans une attaque contre le village de Sinda, dans la région de Mopti, dans le centre du pays. Le jour de l’arrivée de M. Lacroix au Mali, 20 gendarmes ont été tués dans l’attaque de leur camp militaire à Sokolo, à environ 400 kilomètres au nord de Bamako, par de présumés jihadistes.

Cette attaque a été condamnée par le Représentant spécial du Secrétaire général au Mali, Mahamat Saleh Annadif, qui a réitéré « l’engagement indéfectible de la MINUSMA aux côtés des Maliens et des Forces armées maliennes dans leur quête légitime de paix et de stabilité ». Une section de la MINUSMA a été héliportée lundi matin à Sokolo. « Ces Casques bleus renforcent actuellement la protection du camp (…) et le dispositif sécuritaire de la zone », a précisé la mission onusienne sur son compte Twitter.

« Nos collègues de la MINUSMA sont aussi frappés par ces menaces », a rappelé M. Lacroix. Jeudi 8 janvier, 18 Casques bleus ont été blessés dans une attaque contre leur camp à Tessalit, dans la région de Kidal, dans le nord-est du pays. Début décembre, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avait rappelé que la MINUSMA reste la Mission de l’ONU la plus dangereuse au monde. 22 des 23 Casques bleus tués en 2019 appartenaient à l’opération onusienne au Mali. « Mais c’est surtout la population civile qui souffre », a déclaré M. Lacroix dans un entretien accordé à la télévision de la mission onusienne à son arrivée à Bamako.

Des éléments positifs à consolider

Le Secrétaire général adjoint a également relevé les défis concernant la mise en œuvre de l’accord de paix malien. Vendredi 17 janvier, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait appelé toutes les parties signataires de l’accord à accélérer sa mise en œuvre.

« Mais il y a aussi des éléments positifs qu’il faut consolider », a dit M. Lacroix, en faisant référence notamment aux perspectives de redéploiement de l’armée reconstituée au Nord « que nous soutenons de manière très active », à la réussite du Dialogue national inclusif et aux actions conjointes du Mali et de l’ONU dans le centre du pays qui sont menées « d’une manière très intégrée et dans une coopération très étroite ».

Pour le Secrétaire général adjoint, l’objectif est de tout faire pour que « certains progrès et avancées encourageantes » notamment dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA aillent le plus loin possible.

Le chef des opérations de paix de l’ONU s’est entretenu lundi avec le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébélé Dramé. L’occasion de faire le point sur « les avancées, sur ce qui est à corriger et comment aller de l’avant », a souligné le chef de la diplomatie malienne, cité par la MINUSMA.

Sourcenews.un.org