Depuis un certain 25 septembre 2020, le colonel en chef est observé à la loupe, ses déclarations décortiquées, son action mise sur le gril. Son repli stratégique du lundi dernier n’y fait rien. Son discours qui a fuité par la magie de la technologie et l’œuvre de cancaniers ne manquera pour autant pas de passer au scan des subtilités de la langue de Molière et de la rigueur du pouvoir. Sur ce double théâtre, il est tombé dans des embuscades qui lui imposent de recourir une grenade de désencerclement mal dégoupillée. Le topo tautologique du colonel en chef et sa communication mal maîtrisée rappellent que les beaux principes n’ont de sens que lorsqu’ils ne sont pas en total décalage avec les pratiques. Lisez votre BÊTISIER du jour !

 

Le topo tautologique du colonel en chef

Face au rush de la COVID-19, notre Papy national de commandant en chef a décidé un laïus national. ‘’Adresse à la Nation du Président de la Transition, Chef de l’État, SEM Bah N’DAW, ce lundi 30 Novembre 2020, dans l’Édition de 20 h de l’ORTM’’, tel était l’intitulé de la pub sur le site de la Présidence de la République.

Mais que de casuels dans notre bled où le ventre des gens n’est la valise de personne. Ainsi, selon les clabauderies, ce qui était dans le ventre de notre chef suprême des armées a fait le tour des casernes avant que sa propre bouche n’en pipe un mot. A-t-il piqué une colère pour reporter sine die le rassemblement ? Vu que notre ventre non plus n’est une valise de personne et que nous bénéficions du privilège d’être des cancaniers autorisés, nous nous faisons l’obligation de scanner des petites bribes de ce qui aurait dû être dit. Le soldat dans l’âme qui ne trempe pas dans les spéculations hasardeuses, sans dramatisation excessive, canonne : ‘’puisqu’entre nous, seule la vérité sied, je vous annonce sans détour que sur le front de la COVID-19, les nouvelles ne sont pas bonnes pour notre pays. Elles sont même mauvaises’’. Ce n’est pas encore la debandada des colonels, mais ils prennent la menace ennemie COVID-19 très au sérieux. Et ils mettent la troupe en ordre de bataille. Ils savent que pour la mission authentique que les armées poursuivent, la rationalité indispensable, une exécution parfaite, donc de la discipline est nécessaire autant qu’une évaluation préalable de la situation de référence. Eh oui ! Une campagne, ça se planifie avec méticulosité ; d’autant plus que l’invasion massive de la COVID-19 a commencé dans notre bled et que nos capacités de riposte sont aléatoires. Le Ninja dont est flaqué le vieux colonel à la retraite, lui, ne se laissera pas conter fleurette.
Mais, le Colonel en chef à la retraite, décidément en verve et en veine de détermination pour battre le rappel des troupes, est tombé dans l’embuscade des délicatesses avec la langue de Molière par une cocasse tautologie. Avec votre permission, commandant, la bonne formulation pourrait être : ‘’je vous annonce sans détour que sur le front de la COVID-19, les nouvelles sont mauvaises pour notre pays. Elles sont même très mauvaises’’. Garde-à-vous ! En avant pour le pacte de remobilisation pour ce pays. ‘’Chacun a une part à prendre dans la bataille’’. Nous sommes prêts à prendre notre part et à aider les autres à prendre la leur, par esprit de corps. D’ailleurs, Montaigne note : ‘’Quod me jus cogit, vix voluntate impetrent’’ (Je ne fais guère volontairement choses auxquelles m’oblige le devoir).
En espérant qu’il n’ait pas de punition pour ce manquement au règlement dans le service intérieur. Sinon, autant pour moi !

Source : INFO-MATIN