Le Bureau du vérificateur général a organisé jeudi dernier un atelier à destination des médias pour mieux exploiter le rapport de vérification de l’année 2015.

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Cet atelier a été très instructif, en ce sens qu’il a permis aux participants de bien comprendre le langage usité dans le rapport, de mesurer l’ampleur de la délinquance financière dans notre pays, le travail qu’effectue le vérificateur et surtout les défis qui nous attendent chacun à son niveau pour minimiser les pertes financières de l’Etat et par conséquent améliorer la gouvernance.
En 2015, le Vérificateur a reçu 26 saisines émanant des associations, des syndicats, des citoyens, du gouvernement et des Maliens de l’extérieur.
Une saisine a fait l’objet de dénonciation au Procureur de la République, près le tribunal de première instance de Kati. Quatre ont suscité des missions du Vérificateur, deux ont été orientées vers les autorités administratives compétentes, quatre ont fait l’objet de demande de compléments d’information, six sont en cours de traitement par les services du BVG. Neuf ont été classées pour insuffisance d’élément d’appréciation miss à la disposition du Vérificateur ou par ce qu’elles ne rentrent pas dans le champ de compétence du BVG.
Par ailleurs durant la même période, le trésor public a perçu un montant de 462,47 millions de F CFA remboursés. Ces remboursements ont été effectués par des gestionnaires des entités vérifiées, soit au cours des missions de vérification, soit pendant l’investigation judiciaire.
Au titre de l’année 2015, le Vérificateur a effectué 16 missions de vérification financière auprès de 23 structures, essentiellement des services centraux. Y figurent également des sociétés privées à participation publique. Sur ces 16 vérifications financières et de conformité effectuées en 2015, le montant total des irrégularités financières s’élève à 70, 10 milliards de F CFA dont 32, 67 milliards au titre de la fraude et 37, 43 milliards de F CFA au titre de la mauvaise gestion. C’est dire que l’Etat perd beaucoup d’argent lorsque l’on sait qu’il dispose de 500 services.
Peut-on enrayer la corruption dans notre pays ? Amadou Ousmane Touré, le VG, parle plutôt de délinquance financière et estime que le pays a de gros efforts à faire, chaque Malien ou Malienne à quelque niveau qu’il ou elle soit, le poste occupé, ainsi que son rang social.
Denis Koné

 

Source: lesechos