Il était attendu et finalement il est là ; le gouvernement de transitionEn tout, 25 femmes et hommes ont été choisis pour diriger la transition durant les 18 prochains mois à venir.S’il est certain qu’une étape importante vient d’être franchie, le plus grand reste cependant à faire. Plusieurs sentiers sont en attentes et le défi parait grand,  très grand. Car le Mali est l’un des pays qui, aujourd’hui, repose sur une montagne de problèmes. Aux crises de 2012 non résolues, se sont ajoutées plusieurs autres  et  nous sommes à la phase aiguë.

La sécurité 

Depuis plusieurs mois, l’insécurité règne en maitre absolu dans plusieurs localités du pays particulièrement au centre. Cette insécurité a justement  fait plusieurs victimes. Des  hommes, femmes  et enfants y ont laissé leur vie. À cela s’ajoutent  ces nombreux  déplacés partout à travers le pays. Trouver une solution rapide et définitive à cette crise doit être la priorité des autorités de la transition afin de permettre aux populations de vaguer librement  à leurs occupations en toute quiétude. D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour lesquelles la junte a pris le pouvoir.

La corruption 

La corruption est désormais une gangrène au Mali. Le mal s’est tellement enraciné qu’il est aujourd’hui difficile de le combattre. Il fait partie du fonctionnement même de l’Etat. N’est-ce pas  cette injustice qui a fait monter les tensions et provoqué la chute de l’ancien régime ? S’attaquer à un aussi grand mal n’est pas chose facile, mais le taureau doit être pris par les cornes. Et pour ça, la population espère beaucoup sur les nouvelles autorités.

L’éducation 

Ce grand corps malade qu’est l’éducation doit être sérieusement pris en compte.  Si plusieurs gouvernements ont fait semblant de régler le problème, il reste et demeure néanmoins un défi de taille pour toutes les autorités.  L’article 39 qui a failli perdre l’année scolaire a été in extrémis sauvé, mais jusqu’à quand ?  Une chose est claire, il faut définitivement tourner la page des crises à répétition et sauver l’école malienne une bonne fois pour toute en  lui donnant  sa clameur d’antan.  C’est pourquoi il faut  une collaboration sincère entre les autorités et les syndicats. C’est le mensonge, le non-respect des engagements, la négligence du corps enseignant   qui conduit l’école à la dérive.

La cohésion sociale

Le tissu social s’est considérablement dégradé ces dernières années. Les divergences politiques ont fini par creuser un grand fossé entre les Maliens. Comment ramener toutes les parties autour de la table et unir les cœurs  est un autre défi de taille que les nouvelles autorités se doivent de relever.

Le vin étant tiré, il va falloir le boire. Tous les regards sont désormais tournés vers le nouveau régime pour sortir le Mali et de façon définitive du gouffre dans lequel il se trouve depuis des décennies.

La santé

Les hôpitaux, les centres de santé  communautaires, les dispensaires manquent tous d’équipements sanitaires dignes du nom. Les conditions ne sont pas réunies pour une prise en charge efficace des patients. Beaucoup de patients  meurent pour peu  à longueur  de journée. Les autorités précédentes n’ont rien fait pour remédier à ce mal par contre elles ont même détourné les fonds alloués à ce domaine prioritaire. Par conséquent, ce nouveau gouvernement à travers son ministre de la santé doit œuvrer pour que les problèmes à la santé soient majoritairement résolus. Un pays court à sa perte lorsque la santé devient le dernier souci des autorités.

Amadingué SAGARA

Source: Le Pays-Mali