Le bureau de la section de l’ADP-Maliba de la commune V du district de Bamako dirigé par Cheick Oumar Diallo alias COD a été dissout et remplacé par un autre bureau de 54 membres. La victime, dans un entretien qu’il bien voulu nous accorder, a dénoncé les violations flagrantes des textes dans le processus de dissolution de son bureau et son remplacement par un autre. Il accuse le président du comité exécutif, Youba Ba, et le secrétaire général, Abdoulaye Sidibé, qui selon lui, ont de la haine viscérale contre lui, d’être à la base de ce « putsch » au sein de la Section ADP-Maliba de la commune V du district de Bamako.

Lisez notre entretien avec COD dans notre rubrique « A vous la parole » !

Le Pays : Vous êtes le secrétaire général de l’ADP-Maliba en commune V du district de Bamako. Dernièrement, nous avons appris votre destitution. De quoi s’agit-il ?

Cheick Oumar Diallo-COD : C’est une triste comédie que nous sommes en train de vivre actuellement au sein de l’ADP-Maliba. J’ai appris par voie de presse que le bureau de la commune V aurait été dissout et qu’un nouveau bureau a été mis en place. Or, je crois savoir que les textes sont suffisamment clairs pour nous expliquer le processus de dissolution d’un bureau.

Qu’est-ce que vos textes disent alors ?

La première étape, c’est que la dissolution intervient après un avertissement, un blâme, une suspension et que la dissolution n’est pas prononcée par une conférence de section mais par le Comité Exécutif. Je suis membre de ce Comité Exécutif et je n’ai jamais assisté à une réunion durant laquelle on aurait discuté de la dissolution du bureau de la commune V. Admettons même que ce bureau de la commune V ait été dissout , les textes, dans leur article 100 du Règlement du intérieur, expliquent très clairement qu’à la dissolution d’un organe, le bureau est remplacé par une commission provisoire qui est composée uniquement de 6 personnes et aucune de ces six personnes ne doit être membre du bureau de la section sortante. Or, à quoi avons-nous assisté ? Le secrétaire politique national du parti est allé valider la mise en place d’un bureau de 54 personnes après avoir dissout verbalement le bureau de l’organe. Je n’ai jamais été notifié d’une quelconque sanction. Or, des articles du Règlement sont clairs à ce sujet également. Ils établissent que tout militant doit être entendu avant d’être sanctionné. Si j’ai été coupable de quelque chose, qu’on me le dise. Et aussi, toute sanction doit être notifiée à l’organe ou au militant concerné qui disposition de 15 jours pour réagir. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais reçu le moindre document.

Mais que vous reproche-t-on ?

Depuis 2019, il y a une forme de haine gratuite que me nourrissent le président du parti, Youba Ba et le secrétaire général, Abdoulaye Sidibé. Je suis victime de cette haine dont je ne connais nullement les raisons. Tout a commencé à se préciser avec les différents évènements. Tout a été fait pour m’écarter des élections législatives alors que j’ai remporté haut la main les primaires ; ç’a continué avec la mise en place des structures au sein de la commune 5 où tout a été fait pour empêcher le renouvellement du bureau de la section et ça s’est poursuivi aujourd’hui, dès l’instant où j’ai voulu organiser un grand rassemblement au Palais de la Culture, rassemblement qui était une première dans l’histoire de l’ADP-Maliba et qui, pour ces responsables Youba Ba et Abdoulaye Sidibé, était une forme d’affront qui les aurait mis face à leur incapacité à mobiliser davantage plus que des jeunes. Je me suis fait combattre de toutes les manières possibles et aujourd’hui, cette violation flagrante des textes est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette violation des textes ne se base sur aucune justification, ni politique ni légal.

Allez-vous attaquer le nouveau bureau ? Vous êtes accusé de « gestion opaque » quand vous étiez secrétaire général. Que s’est-il donc réellement passé à ce niveau ?

C’est comique. Quand on veut abattre son chien, on l’accuse de la rage. Ce que je retiens aujourd’hui, c’est qu’ils ont très mal su gérer leur haine personnelle et n’ont pas pu respecter les textes de notre parti. Je veux bien qu’on m’en veuille. Moi, je ne cherche pas à gagner leur sentiment ou dans leur bonne grâce. Nous sommes dans une relation de collaboration purement politique. Ils peuvent ne pas m’aimer, mais qu’on respecte les textes du parti, qu’on soit dans le respect de la légalité. Et ces accusations contre moi sont totalement infondées. Cela fait 10 jours que j’ai écrit au président Youba Ba pour lui demander de sortir l’état des finances du parti pour qu’on sache ce qui se fait de l’argent du parti et qu’on sache si moi je n’ai jamais reçu 1 franc au nom de la commune V depuis la mise en place du bureau le 12 décembre 2021. Je suis blanc comme neige. Je suis serein comme jamais. Et tout ce que je sais aujourd’hui, c’est une violation incroyable des textes à laquelle nous avons assisté avec une dissolution totalement irrégulière d’un bureau qui a été mis en place légitiment. Le Comité exécutif n’a jamais été informé de quoi que ce soit par rapport à la commune V et les accusations, dès l’instant où j’ai menacé de poursuivre pour diffamation et atteinte à l’honneur, les auteurs ont, tout de suite arrêter de m’accuser gratuitement. Je ne me laisserai pas faire sur la base d’un mensonge. Moi je ne m’accroche pas à la position du secrétaire général. Je ne suis pas du tout obnubilé par le poste de secrétaire général d’une section. Mais ce à quoi je tiens plus qu’à la prunelle de mes yeux, c’est le respect du droit et de la légalité. C’est pourquoi ça que l’ADP-Maliba a une balance dans son logo. C’est la balance de la Justice. Et aujourd’hui, un ministre de la République, président du parti, est entrain de violer allègrement les textes de son propre. Ça c’est inquiétant. Nous ne l’accepterons pas.

Le président d’honneur est-il au courant ?

Le président d’honneur a toujours rappelé qu’il voulait que les textes soient respectés clairement et intégralement. Mais aujourd’hui, ce n’est pas arrivé à son arbitrage pour le moment. Ce qui est clair, nous, en tout cas, nous sommes en train de chercher à clarifier les choses.

Est-ce que COD se considère toujours secrétaire général de la commune V ?

Mais jusqu’à preuve de contraire, je n’ai réussi aucune notification de quoi que ce soit. Je trouve que cette affaire est minable. C’est ce qui me fait le plus mal, c’est qu’on en soit arrivé à une méchanceté pareille et en amateurisme pareil dans la gestion de cette question simplement parce qu’on veut faire du mal à ma personne. Sinon ce ne sont pas des questions de poste de secrétaire général ici ou là qui me préoccupent le plus. Ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui, c’est de voir qu’il y a des responsables à la tête de ce parti qui sont en train de violer les textes. Qu’ils reviennent à la raison.

Le bureau de la jeunesse que vous dirigez peut-être impacté par ce problème. N’êtes-vous pas inquiets ?

Moi je sais très bien que par tous les moyens, ils vont chercher à me salir et puis à me porter des coups, des coups très bas. Je sais que d’ici vous mettrez sous presse cette information, vous entendrez qu’il y a à gauche ou  à droite certaines choses qui sont en train de se faire. Moi je reste droit dans mes bottes parce que je sais que ce que je défends, c’est le respect des Statuts et du Règlement intérieur de l’ADP-Maliba. C’est tout ce que je défends. Et c’est ce sur quoi ils sont en train de chercher à outrepasser leurs compétences pour me faire mal. Moi, je ne suis dans aucune guerre avec quiconque. Je demande qu’on respecte les textes du parti et qu’on laisse les talents s’épanouir. Il y a tellement de gens dans le parti qui sont en train, aujourd’hui, de souffrir à cause de toutes ces méchancetés gratuites. Des responsables sont confrontés à ce problème dans plusieurs localités. Je suis, en quelque sorte, le porte-voix de tous ces gens qui sont fatigués de cette méchanceté, de cet esprit de revanchard et de cette volonté permanente de piétiner les textes du parti pour atteindre ses objectifs.

Un dernier aux militants du parti ?

J’invite tous les militants du parti à rester sereins. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est le cours normal dans la vie d’un parti. Ça ne doit effrayer personne. Ça doit juste faire comprendre aux uns et aux autres qu’il y a encore dans l’ADP-Maliba des hommes et des femmes qui sont là pour défendre les idéaux fondateurs du parti qui sont le respect des textes, le droit, la justice, légalité et l’épanouissement des êtres humains.

Par Boureima Guindo

Source: Journal le Pays- Mali