S’adressant aux chefs d’État et de gouvernement, à la tribune de l’ONU, lors de la 76e Assemblée générale, le premier ministre malien de transition, Choguel Maïga, a tenu un discours qui dessine un nouveau schéma en matière de diplomatie sécuritaire au Sahel. Et se pose en héros du « Mali is back », « le Mali est de retour ».

 

Ce samedi 25 septembre 2021, pour la première fois en 12 mois de transition, le discours du premier ministre malien, Choguel Maïga, était beaucoup attendu. Comme on pouvait s’y attendre, ce dernier n’est pas allé par le dos de la cuillère pour décrire la situation de notre pays de façon décomplexée.

Habillé en boubou traditionnel, Choguel Maïga a dressé un diagnostic sans complaisance du manque de résultats de l’ensemble des acteurs intervenants au Mali. Sans dire mot sur la responsabilité des autorités maliennes, soit dit en passant.

« Rarement, un pays ou une région aura été aussi durement éprouvé par l’empilement des crises plus que le Mali et les États du Sahel », a-t-il déclaré avant de pointer du doigt le manque de résultats. « De mars 2012 à ce 25 septembre 2021 où je m’adresse à vous du haut de cette auguste tribune, la situation de mon pays ne s’est guère améliorée, malgré le soutien international et la présence sur notre sol d’une opération de paix de l’ONU, la Minusma, et des forces internationales : l’opération française ‘’Barkhane’’, la force européenne ‘’TAKUBA’’ et la Force conjointe du G5 Sahel.»

Habillé en boubou traditionnel, Choguel Maïga a dressé un diagnostic sans complaisance du manque de résultats de l’ensemble des acteurs intervenants au Mali. Sans dire mot sur la responsabilité des autorités maliennes, soit dit en passant.

« Rarement, un pays ou une région aura été aussi durement éprouvé par l’empilement des crises plus que le Mali et les États du Sahel », a-t-il déclaré avant de pointer du doigt le manque de résultats. « De mars 2012 à ce 25 septembre 2021 où je m’adresse à vous du haut de cette auguste tribune, la situation de mon pays ne s’est guère améliorée, malgré le soutien international et la présence sur notre sol d’une opération de paix de l’ONU, la Minusma, et des forces internationales : l’opération française ‘’Barkhane’’, la force européenne ‘’TAKUBA’’ et la Force conjointe du G5 Sahel.»

La France ou la Russie ?

Cette 76e Assemblée générale est très loin des années de longues diatribes des anciens présidents Hugo Chàvez du Venezuela ou Mouammar Kadhafi de la Libye, contre l’occident. Cette année, c’est plutôt le Mali qui se retrouve vedette malgré lui, à cause des guerres de positionnement des grandes puissances sur le Sahel.

La tactique de la diplomatie malienne, ou encore son souhait, est « le changement de paradigme en matière de sécurité au Sahel », comme l’a affirmé le Premier ministre. Dans son intervention, il a montré clairement que Bamako n’a pas apprécié la décision unilatérale de la France de réorganiser l’opération Barkhane. Il considère cela comme un « abandon en plein vol ». Sans jamais parler explicitement du groupe de sécurité privé russe Wagner, Choguel Maïga menace de nouer d’autres partenariats.

Entre le « maître du Kremlin», Vladimir Poutine, qui n’a pas de présence militaire officielle au Sahel et le président Macron «préoccupé » avec le départ d’Angela Merkel, et par la préparation d’une réélection en 2022, la diplomatie malienne place des pions importants en ce moment.

Pas de sentiment anti-Minusma ou anti-français

Le dernier volet du discours du premier ministre est consacré à la situation politique interne. Choguel Maïga a parlé des réformes en cours, notamment la création de l’Organe unique de gestion des élections, l’organisation des assises nationales de la refondation et surtout la lutte contre la corruption et l’impunité et les réformes sécuritaires.

Malgré l’idée de la mise en place d’une structure de suivi et de coordination des activités de la Minusma, ainsi que l’élaboration d’une stratégie de gestion intégrée de la crise au centre du Mali, le premier ministre a tenu à rassurer les partenaires quant à leur présence.

« Il n’existe pas de sentiment anti-Minusma au Mali, pas plus qu’il n’existe pas de sentiment anti-français dans notre pays », a-t-il insisté avant de demander un mandat plus offensif et robuste pour la Minusma et l’accompagnement de l’ensemble des partenaires.

Source : Benbere