Le Mouvement démocratique pour la justice sociale (MDJS le Réveil) a animé, le samedi dernier, une conférence de presse focalisée sur les injustices de la nouvelle loi électorale combinée au projet de réorganisation territoriale. Le parti reproche à la nouvelle loi électorale de créer une injustice en matière de représentativité de la majorité des Maliens dans les zones à forte concentration de population au profit de certaines zones spécifiques du pays, vastes et moins peuplées. Ainsi, pour le MDJS, notre pays tend vers la démocratie de l’espace en lieu et place de la démocratie du peuple.

 

Cette conférence de presse qui a eu comme cadre le siège du parti sis à Missabougou était animée par le président Abdoul Karim DIAMOUTENE ; le vice-président Abdel Kader KONARE ; la présidente des femmes, Afou DEMBELE…

Le président du parti a informé que lors d’une rencontre entre le ministre de l’Administration territoriale et la classe politique, un projet de réorganisation territoriale a été présenté aux acteurs politiques par le Directeur général de l’Administration du territoire (DGAT). Pour le président du MDJS, Addoul Karim DIAMOUTENE, ce projet de réorganisation crée une injustice en matière de représentativité de la majorité des Maliens dans les zones à forte concentration de population au profit de certaines zones spécifiques du pays, vastes et moins peuplées.

Par exemple, explique-t-il, en disloquant la région de Kidal en 9 cercles, l’application de la nouvelle loi électorale lui donne d’office 9 députés. Alors que si l’on s’en tient uniquement au critère de population, la région de Kidal ne peut excéder au plus 2 députés.

De même, ajoute M. DIAMOUTENE, les régions de Gao et de Ménaka devraient disposer d’un maximum de 14 députés selon le critère population alors que la Loi électorale combinée à la nouvelle réorganisation leur attribue 22 députés au moins.

Il se trouve que dans la même logique, la région de Tombouctou et Taoudéni disposerait d’au moins 19 députés.

Pour le MDJS-Le Réveil, le seul critère à prendre en compte pour la représentativité de la population demeure celui de la taille de la population (critère démographique), dans la mesure où la démocratie n’est autre que le pouvoir du Peuple.

Pour les responsables du parti, le critère de superficie serait pertinent s’il était attaché à la population.

« En partant de l’hypothèse qu’il faudrait 60 000 habitants pour 01 député et en utilisant les projections de la population malienne pour l’année 2022, l’application de la nouvelle loi électorale engendre un surplus de députés dans les anciennes régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Ceci réduit systématiquement le nombre total de députés qui devrait légitimement revenir aux autres régions, nettement peuplées. En prenant la région comme circonscription électorale pour l’élection des députés, les 05 régions du Nord (Tombouctou, Gao, Taoudéni, Ménaka et Kidal) ne devraient pas dépasser 32 députés selon l’estimation de la population en 2022 », a expliqué le conférencier.

Cependant, déplore-t-il, avec le choix du cercle comme circonscription électorale pour les députés, ces régions obtiennent un nombre plus important de députés que ne leur confère la taille de leur population.

Ainsi, aux dires du président DIAMOUTENE, au lieu de 32 députés au total, l’application de la nouvelle loi attribue à ces régions, au moins 50 députés (estimation 2022).

Selon le président du parti MDJS-le Réveil, la nouvelle loi N°2022-09 du 24 juin 2022 portant loi électorale viole une recommandation issue des assises qui stipule à l’article 167 : « Pour l’élection des Députés à l’Assemblée nationale, les circonscriptions électorales sont les Cercles et les Communes du District de Bamako ».

Le conférencier a affirmé que pour justifier la violation des recommandations des ANRs, lors de son passage à la télévision Renouveau TV le 26 juin 2022, le président de la commission Loi du CNT, Dr Souleymane DE, a évoqué 2 raisons, à savoir: l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et l’impossibilité ou la difficile application du scrutin proportionnel, surtout pour les localités qui disposeraient d’au plus 01 député.

Ce  que qui lui fait dire que l’objet de la nouvelle loi électorale est l’amélioration de la représentativité des populations de ces régions, relativement à leur poids réel dans la population malienne.

« La nouvelle loi électorale du 24 juin 2022, appliquée en l’état crée une double injustice à l’endroit des régions du sud du pays moins vastes et plus peuplées. Dans un premier temps, elle attribue des députés sur la base de la superficie, même si celles-ci renferment moins de population. Dans un second temps, elle permet l’attribution de députés supplémentaires aux régions moins peuplées, grâce aux suppléments de population des localités les plus peuplées », a dénoncé le conférencier.

PAR MODIBO KONE

Source : Info-Matin