Après l’annonce par les autorités maliennes de la rupture de coopération militaire avec la France, la Russie se déballe et bénéficie sans nul doute du grand respect du peuple malien. Ce qui laisse croire qu’au-delà des fournitures d’équipements militaires, Moscou est la bienvenue au Mali et il se prépare en conséquence. La séance de travail du 12 mai 2022 entre le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le colonel Sadio Camara, et une délégation russe conduite par son ambassadeur au Mali, Igor Gromyko, en témoigne à suffisance.

Aussi, depuis des semaines, l’on entend dans des discours officiels ‘’la coopération militaire entre le Mali et la Russie se renforce’’, sans plus de détails. Devant le Conseil national de transition (CNT), le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a été interpellé sur la nature de coopération qui lie le Mali à la Russie. Comme réponse, le chef du Gouvernement a soutenu que l’essentiel, ce sont les résultats que l’armée est en train de réaliser sur les théâtres des opérations. Donc, il n’a pas voulu commenter la question.

Au ministère de la Défense et des Anciens Combattants, l’on parle aussi ‘’de redynamisation de coopération militaire entre le Mali et la Russie’’ qui est consacrée sur la formation des militaires maliens. Sauf qu’aucune autre précision n’est donnée sur les conditions de cette coopération. Cela ne semble pas être à l’ordre du jour actuellement, même si l’on sait que la Russie, comme tout autre pays, ne s’engage pas dans une guerre à l’étranger sans poser ses conditions qui visent uniquement ses propres intérêts.

Oui, l’on a tous vu les équipements militaires venant de Moscou et qui permettent à nos forces armées et de sécurité d’engranger actuellement des résultats appréciables sur le terrain dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, mais il serait sage de dire au peuple au bon moment tout ce qui est derrière cette collaboration, afin d’éviter les erreurs du passé. Autrement dit, au-delà des relations commerciales relatives à la vente des équipements militaires, les autorités doivent avoir le courage de dire au peuple malien la forme de coopération qui existe ou qu’elles comptent nouer avec la Russie.

Ce qui est sûr, c’est que ces différentes manifestations de soutien à ce rapprochement entre ces deux pays ne doivent pas du tout amener les autorités maliennes à se dérober de leur devoir, celui d’informer le peuple sur les grandes décisions engageant la nation.

Ousmane BALLO

Source : Ziré