A en le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à la tribune des Nations unies toutes les forces doivent être mobilisées pour empêcher le transfert vers notre pays de combattants étrangers terroristes qui aboutira au renforcement de la menace terroriste dans le Sahel et son extension vers de nouvelles zones.

 

Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a effectué du 26 au 29 mars 2019, une visite de travail à Washington et au siège des Nations unies, à New-York., SBM plaidant la cause du Mali et du sahel a affirmé que le Mali souhaite voir le Conseil de Sécurité étudier la nécessité d’impliquer ces Etats de la CEDEAO aussi bien dans le renforcement capacitaire de la MINUSMA que dans un appui aux actions de la Force G5 Sahel.

Selon le chef du gouvernement, les groupes terroristes ont connu des revers importants ces derniers mois. « Ces succès … plaident pour un maintien en l’état de la MINUSMA afin de l’exploiter pleinement. Plus largement, toutes les forces doivent être mobilisées pour empêcher le transfert vers notre pays de combattants étrangers terroristes qui aboutira au renforcement de la menace terroriste dans le Sahel et son extension vers de nouvelles zones, à commencer par les pays du Golfe de Guinée comme le Ghana, le Togo, le Benin ou la Côte d’Ivoire», a lancé SBM.

A l’en croire, le Mali se réjouit de l’extrême attention portée par le Conseil de Sécurité à l’évolution de la situation dans notre pays. « C’est justement cette constance du Conseil à notre égard qui nous incite aujourd’hui à soumettre à votre perspicacité nos préoccupations sur la situation sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a souligné à plusieurs reprises et en des circonstances solennelles que le Mali est engagé en première ligne et est en mission du monde dans le combat contre le terrorisme dans le Sahel. Notre pays fait en effet barrage à un danger terroriste dont il convient de ne sous-estimer ni la dimension, ni la capacité de se projeter au-delà même des frontières de notre continent ».
C’est pourquoi, poursuit-il, le Chef de l’Etat a souhaité que ne faiblisse pas l’attention des partenaires à l’égard du Mali.

Parlant du G5 Sahel, SBM soutient que les résultats déjà obtenus nécessitent d’être vigoureusement soutenus par tous nos partenaires à travers la mise à disposition effective des soutiens annoncés lors de la conférence de Nouakchott du 06 décembre 2018. Réitérant la gratitude du Mali pour le très significatif élan de solidarité qui s’est manifesté lors de cet évènement, M. Maïga a réitéré l’appel des Chefs d’Etat du G5 Sahel pour un financement prévisible et pérenne des activités de la Force conjointe de l’organisation.

Pour SBM les récents évènements ont démontré que les risques et les menaces que font peser les groupes terroristes et criminels sont désormais non seulement transfrontaliers, mais aussi multidimensionnels et dynamiques. « Ces risques et ces menaces se manifestent également sur un espace continu qui dépasse largement le territoire malien. Or, les mesures qui sont prises pour les neutraliser voient leur efficacité réduite par les limites intrinsèques de l’architecture internationale actuelle en matière de paix et de sécurité. Nous ne devons, en effet pas ignorer le fait que l’expansion prise par les groupes terroristes et criminels ne menace pas uniquement la zone sahélo-saharienne.

La menace pourrait se projeter dans un très court terme dans toute la région ouest-africaine. Son traitement solidaire intéresse donc dès maintenant les Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) non membres du G5 Sahel. Par conséquent, le Mali souhaite voir le Conseil de Sécurité étudier la nécessité d’impliquer ces Etats aussi bien dans le renforcement capacitaire de la MINUSMA que dans un appui aux actions de la Force G5 Sahel », plaide le premier ministre.

‘’La réussite du Mali sera la réussite de la Communauté Internationale, et son échec celui de la Communauté internationale’’

Abordant la situation actuelle du pays, SBM a laissé entendre que le Mali a relevé la tête et est redevenu une nation debout. Toutefois, prévient-il, nous devons être lucides et réalistes. « Si des progrès ont été réalisés au regard de la situation de 2013, la situation de mon pays reste particulièrement préoccupante : la menace jihadiste perdure malgré les succès militaires, notamment dans le Centre, où les antagonismes ancestraux sont instrumentalisés et engendrent la plus grande souffrance de la population comme les tragiques évènements du 23 Mars nous l’ont cruellement rappelé. La mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation, malgré nos efforts inlassables et les progrès enregistrés, reste lente et fragile. Trop fragile pour que nous relâchions nos efforts. Trop fragile pour que la communauté internationale se retire. Trop fragile pour considérer que le travail est terminé ».

Pour le chef du gouvernement, deux perspectives s’offrent au Mali : soit la paix s’enracine et le développement socio-économique peut enfin avoir lieu sur tout le territoire, soit on assiste à un grand bond en arrière au plan politique et sécuritaire. « Le risque est réel et toute la communauté internationale doit en être très consciente. Tous nos efforts, dans tous les domaines, visent aujourd’hui à ce que la première voie soit prise par le Mali. La voie de la stabilité, de la paix et du développement. Comme vous le savez, la MINUSMA et au sens large toute la communauté internationale joue un rôle central dans le fragile équilibre et dans les progrès actuels.

Dès lors, tout mouvement de retrait sera interprété comme un signe de faiblesse par nos ennemis communs, et comportera un risque élevé d’engendrer un coup d’arrêt fatal à la mise en œuvre déjà laborieuse et complexe de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. La réussite du Mali sera la réussite de la Communauté Internationale, tout comme l’échec du Mali sera aussi celui de la Communauté Internationale » a mis en garde SBM.

Daouda T. Konaté

Le Challenger