‘’Ça ne sent pas bon à la CMSS’’ , écrivions-nous dans notre dernière parution, non sans nous interroger sur le silence assourdissant de la tutelle, pendant que la tension monte dans ce service à peine sept mois après la prise de fonction de sa nouvelle directrice, Sangaré Diaminatou. La cacophonie pollue l’atmosphère de travail, trouve échos dans la presse, surtout les medias sociaux et se répand dans la ville. Les nombreux faits par rapport à sa gestion des ressources financières, matérielles et humaines sont-ils avérés tels qu’ils ont été dénoncés ? Sont-ils des réactions de ses détracteurs qui, à l’en croire, ont une peur bleue de l’audit et des réformes qu’elle s’apprêterait à entreprendre ? Après une présentation générale du sulfureux dossier, nous avons choisi de commencer par le point relatif à la location des outils informatiques.

 

26 ordinateurs et des imprimantes loués à 296 millions FCFA! Un scandale dénoncé comme tel par des confrères de la place se faisant échos de sources internes. A notre question de savoir s’il est vrai qu’elle a effectué cette location et pourquoi, Dicko Diaminatou Sangaré a répondu que la Caisse Malienne de Sécurité Sociale n’a pas les moyens de s’acheter du matériel informatique. Une structure de l’envergure de la Caisse malienne de Sécurité Sociale ?

La location de matériel informatique n’est pas mauvaise en soi, nous dit-elle avec une apparente conviction. Avant d’ajouter que la pratique existe bel et bien dans les pays d’Europe. Où, précise-t-elle : ‘’les structures qui ne sont pas en mesure de s’acheter du matériel informatique, le louent.’’

Force est de se rendre à l’évidence que, pour le commun des Maliens, la couleuvre est trop grosse à avaler. 296 millions FCFA ! Avec un tel pactole, la Caisse Malienne de Sécurité Sociale ne peut-elle pas s’offrir des dizaines d’ordinateurs, en plus des imprimantes et d’autres accessoires ? L’affaire n’a pas manqué d’éveiller les curiosités qui ont abouti à des découvertes assez troublantes.

Primo : où le matériel au cœur de la controverse a-t-il été loué ? Réponse : à Technicom-Sarl, une société de service évoluant dans les domaines de l’informatique et de la sécurité des infrastructures réseau.

Deuxio : cette société est-elle connue dans la boîte ? Oui, car elle est bénéficiaire d’un autre marché portant sur les maintenances annuelles des téléphones IP des Directions régionales de la CMSS et des 6 Centres de paiement de Bamako !  Un marché dont les conditions de paiement  étaient au cœur des conjectures il n’y’a guère longtemps.

Tertio : existe-t-il quelque lien entre l’administrateur de Technicom-Sarl et la directrice générale de la Caisse malienne de solidarité ? Oui, selon toute vraisemblance : des relations professionnelles tissées dans une vie antérieure.

Drissa Togola

Le Challenger