Le président du parti Yelema (changement), Moussa Mara, était face à la presse, samedi le 12 octobre 2019 à la Maison de la Presse. Il s’agissait pour lui de présenter  une série de  propositions pour améliorer le contenu du dialogue national inclusif en cours.

 

Face à la presse,  l’ancien Premier ministre a proposé, sur le plan de la paix et la sécurité, de traquer la corruption au sein  de l’appareil de l’Etat, en suggérant «l’audit  des contrats de plus de 500 millions de FCFA des trois dernières années et accélérer un régime de sanction ». A cet effet, le conférencier  de proposer une transparence  dans tous les achats et l’approvisionnement des unités de l’armée avec des audits périodiques de vérification.

S’agissant de la défense et de la sécurité, le président du parti Yelema suggère le déménagement de l’état-major de l’armée à Mopti,  la réunion du conseil  de défense chaque semaine et l’organisation des zone de défense régionale impliquant la société civile. Evoquant ainsi la justice et la réconciliation, il a proposé   un débat sur l’accord de paix pour éventuellement identifier  les points négatifs à rediscuter, d’organiser un procès relatif aux massacres d’Aguelhoc, Koulogon, Ogassagou, Sobaneda…

Quant au thème de la politique et institutions, Moussa Mara dit soutenir l’idée de la possibilité de supprimer  la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République.  Outre, il a proposé d’instaurer au Mali à travers ce dialogue «  la possibilité de destituer  tous les responsables publics en cours de mandat, y compris le Chef de l’Etat et les chefs d’institutions, pour cause d’inefficacité et pour non-respect  du serment et des promesses ».  Toujours dans ce registre des réformes politiques, l’ancien premier ministre  suggère d’imposer l’alternance à la tête des partis politiques, de bannir  la transhumance des cadres entre partis politiques sous peine d’annuler le mandat  et l’interdiction de concourir à l’élection prochaine ainsi que la dépolitisation de la haute administration publique.  Dans ce cadre, il a évoqué la transparence du système électoral  en proposant  la création d’une seule administration permanente de gestion des processus électoraux et du suivi des partis politiques. Le président du parti se dit favorable à la limitation du poids de l’argent dans le système électoral. Pour ce faire, il demande au dialogue national inclusif en cours d’exiger «  la publication des ressources et des comptes de campagne, la fixation de plafonds de dépenses, audit et sanction des contrevenants, l’interdiction des cadeaux et autres pratiques similaires pouvant entrainer les achats de conscience avant les élections, la limitation des moyens de l’Etat en passant par  l’adoption d’un système mixte aux législatives …»

Sur le plan de la lutte contre la corruption, le parti du changement   propose à la DNI d’institutionnaliser  le soutien aux lanceurs d’alerte, de doubler le budget de la justice et de supprimer la direction du Conseil supérieur de la magistrature par le Chef de l’Etat.  Dans ce cadre, il souhaite qu’on vide tous les dossiers en instance au pôle économique dans un délai de deux ans en publiant ainsi, chaque mois,  sur les instances et la  déclaration de patrimoine des responsables publics. Ainsi, il enfonce le clou en suggérant de bannir à vie tout citoyen responsable d’une infraction financière, d’exiger aux maires, les présidents des collectivités, les directeurs… de rendre compte de leur actions et l’évaluation du service public par les usagers.

Pour Bafotigui Diallo député élu à l’Assemblée Nationale que  toutes ces  propositions doivent être accompagnées par des mesures politiques.  Pour cela, il propose au Chef de l’Etat la reprise des  initiatives de décrispation de la situation politique engagées en février 2019 avec le chef de file de l’opposition pour le choix d’un premier ministre et la formation d’un gouvernement de 25 membres d’ici fin 2019. Et demande la déclaration de la politique générale du premier ministre sur la base de ces convenances et engagements des activités gouvernementales avant la fin du mois de janvier 2019.

 Napo Bocar Stagiaire

 La Lettre du Mali