Embargo, menaces, calomnies… Les autorités de la transition malienne ont subi toutes sortes de pressions qui n’ont eu aucun impact sur leur dynamique de bâtir le Mali tant rêvé. ADO et Macron viennent de comprendre que les temps ne sont plus les mêmes.

Embargo sur le Mali à cause de son refus d’abdiquer aux injonctions néfastes contre les intérêts du pays,  retrait exigé des forces françaises du nord du Mali, détention de mercenaires en provenance de la Côte d’Ivoire… Depuis la prise du pouvoir par les militaires, soutenus par une aile coriace composée de politiques et de mouvements de la société civile animée de la volonté de débarrasser le Mali du joug colonial, la gestion du pouvoir n’a pas connu de répit. Ce, malgré les pressions au-dedans (africaines) et au dehors  (internationales).

Les réactions sont traductibles sur un seul angle: le départ d’IBK et son régime est un coup fatal à la politique d’asphyxie entretenue pour son seul intérêt contre le Mali par la France et ses commis de chefs d’État de certains pays frontaliers.

Que de complots déjoués et les esprits  maléfiques sont arrivés à la conclusion que ces militaires sont des têtes pensantes qui ont l’amour de leur pays. Ils préfèrent mourir en martyrs que de vivre en traîtres, comme ce fut le cas de nombreux fils de l’Afrique qui ont trahi le continent au profit de la France. L’histoire est pleine d’exemples.

En phase avec leur peuple, les cinq colonels ont pu subir avec honneur et dignité et sans conséquence majeure  l’embargo. Et ceux qui ont pensé que ce pays allait s’écrouler suite à une révolution du peuple contre les militaires sont les plus touchés par les effets collatéraux. Macky Sall du Sénégal a vite compris et se trouve dans le regret suite à son passage au Mali. Beaucoup de non-dits lui ont été révélés. Quand à ADO, il s’est agrippé à son orgueil qui lui poussera à commettre une seconde faute très grave. Ses militaires en mission floue se retrouvent sur le sol malien sous de fausses identités, avec des armes lourdes. Voulant sauver sa tête, Alassane Dramane Ouattara ment sur l’ONU qui ne mettra pas du temps à dire toute la vérité. Désespérément, ADO se met dans une posture de guerrier, tout en menaçant le Mali d’un ton pitoyable. A travers un conseil de défense, il exige la libération sans délai de ses mercenaires ; et cette faute politique vaut une sentence à la hauteur de l’infraction: ils sont inculpés et mis en prison. Et la suite ? ADO semble dégonfler les biceps et mettre assez d’eau dans son « gnamakoudji (jus de gingembre) ». Et au finish, les négociations diplomatiques prennent le relais et sont désormais pilotées par le Président de l’Union africaine et celui du Togo.

ADO qui comptait aussi sur son peuple et son armée a été surpris de leur lecture de la situation sur le Mali pour des principes sacrés. Alors, le boucher  en chef, lui qui a marché sur des milliers de corps d’Ivoiriens pour accéder au pouvoir, se trouve esseulé. Et la leçon qu’il doit tirer de cette mésaventure est la suivante: on ne peut pas être l’instigateur d’un embargo contre tout un peuple, être le parrain  ” des ennemis’’ c’est-à-dire héberger certains cadres maliens dans le viseur de la transition malienne, être l’ordonnateur de la présence de mercenaires au Mali et bénéficier de la moindre bénédiction de Dieu. Alors, tout ce qu’il entreprend contre le Mali sera un pire cauchemar pour lui et s’il ne se ressaisit pas à temps, le malheur le frappera dans son bunker suite à une crise politique en Côte d’Ivoire, cette terre de paix qu’il a aussi divisée politiquement pour ses intérêts malveillants.

Macron, le visage honteux de la politique française

L’Histoire le retiendra pour toujours. Macron a été la plus grande déception de la politique française en terre africaine. Le jeune homme a subi un réveil forcé de son sommeil avec le départ d’IBK qui le suivait comme un mouton de Panurge. Macron était en terre conquise et imposait sa vision politique sur le Mali. La révolution met fin à cette humiliation de l’Afrique à travers des militaires qui ont décidé de suivre les traces des pères de l’indépendance tels que Sékou Touré, Modibo Keïta, Kwamé Nkrumah…

Plus rien ne sera comme avant et la France décriée doit désormais discuter de sa présence d’égal à égal avec les autorités maliennes. Ses missions en défaveur du Mali, au lieu de les reconnaître et aller sur de nouvelles bases, Macron se met dans la logique de poursuivre les anciennes pratiques. Ses effronteries lui ont valu le retrait exigé de ses forces du Mali et sa complicité avec les ennemis a été étalée au grand jour sur la place publique. La France était tout simplement le pompier pyromane.

Macron et ADO ont reçu une belle correction et une belle leçon de la part des militaires au pouvoir au Mali. C’est le début du réveil africain. La France n’imposera plus rien et les chefs d’État africains qui n’ont toujours compris qu’ils ont intérêt à vite se ressaisir,  au risque d’être balayés par le vent de la révolution au bénéfice d’une Afrique libre.

Boubacar Yalkoué

Source: LE PAYS