À la barre devant les députés pour répondre aux questions orales de Zoumana N’Tji DOUMBIA sur les conditions de cession des immeubles de l’État à des particuliers, le ministre des Domaines et des affaires Foncières, Alioune Badara BERTHE, se dédie. Le ministre BERTHE a refusé de donner suite à l’essentiel des questions à lui adresser au motif qu’il n’était pas encore ministre, comme si l’État n’était pas une continuité au département des Domaines et des affaires foncières.

 

En sa qualité, d’avocat, le ministre Alioune Badara BERTHE n’a pas presque fait de débat, ce jour à l’Assemblée nationale où il était très attendu sur un sujet très important. Il s’agit de la prédation des domaines et immeubles de l’État contre laquelle il y a une forte une opposition de la société civile. De plus en plus, elle ne cesse d’interpeler l’État sur des cas qui font polémiques.
Mais le débat très attendu à l’hémicycle n’a pas eu lieu. Car, le ministre en charge des Domaines et des affaires Foncières s’est rétracté derrière son statut de nouveau ministre pour garder le silence sur l’essentiel des questions. Selon lui, les interrogations, qui lui sont posées, se rapportent sur des faits antérieurs à sa nomination au poste du ministre. Là, le ministre juriste a oublié tout simplement ses notions sur la continuité de l’État. C’est d’ailleurs certainement la raison pour laquelle, il avait oublié pourquoi des techniciens sont toujours autour d’un ministre. Non pas pour lui faire plaire, mais pour lui guider et lui rafraichir la mémoire.
Près d’une dizaine fois, il reprend en refrain « Je n’étais pas là, à l’époque » ou « Je n’étais pas en fonction ». Ainsi, il refuse d’assumer le passif de ses prédécesseurs à la tête dudit ministère. Puisque comme l’a affirmé Zoumana N’Tji, on accepte les charges de l’État avec ses obligations. Le ministre ne peut pas se contenter de rejeter les questions au motif qu’il n’était pas en fonction.
« Je suis resté sur ma faim parce que le ministre n’a pas souhaité parler », a déclaré le député Zoumana N’Tji DOUMBIA.
À l’image de Zoumana N’Tji DOUMBIA, le vice-président de l’Assemblée nationale n’était pas également d’avis que le ministre avec sa façon de répondre aux questions. Et, au nom de la continuité de l’Etat, ces propos ne tiennent pas, a-t-il rappelé à l’ordre.
« L’Assemblée n’est pas un lieu de dire ces choses-là », a déclaré vice-président, Moussa TIMBINE. Malgré ces injonctions, le ministre BERTHE a continué à se débiner.
« C’est un dossier qui est aujourd’hui devant le juge pénal. Donc, il est besoin de clarifier ma position par rapport à ce dossier. Il est clair que je n’étais pas là quand on signait le mandat. Je n’étais là au moment de son exécution. C’est clair », affirme le ministre. Comme si cela ne suffisait pas, il ajoute : « Je rappelle bien que c’est un dossier qui est devant le juge. Tout ce que je dirai ici pourrait être retenu contre moi. Donc, je tiens à préciser que je n’étais pas là ».

SB

Source : Info-Matin