ombouctou a enregistré 70% de retrait des cartes Nina. Cette information donnée par des officiels de cette région pourrait traduire l’engouement des habitants de la sixième région pour la prochaine élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Mais, ce jour-là, pour qui iront-ils voter ?soumaila cisse campagne electorale urd

Dans leur large majorité, les Tombouctiens semblent acquis à la cause de Soumaïla Cissé, le candidat de l’Urd, qui, en l’espace de quelques jours, a tenu deux meetings dans la «ville des 333 saints», à moins de deux cents kilomètres de son village natal, Banikane, dans le cercle de Niafunké. Cependant, Soumaïla Cissé aura fort à faire avec des adversaires de taille dont Dramane Dembélé de l’Adema, Ibrahim Boubacar Kéita du Rpm, Modibo Sidibé du Fare et l’indépendante Chato. Tous ces candidats ont leurs militants inconditionnels dans une région qu’ils se sont partagée entre eux. A Goundam et Diré où ils auraient pu craindre les candidatures d’Ibrahim Oumar Touré (ex-vice président de l’Urd) et d’Ibrahim Bouri Touré (Pdes), ils caracolent en tête des sondages.

Toutefois, il faut noter que les résultats électoraux des trois régions du nord ne pèseront pas beaucoup dans l’issue du scrutin du 28 juillet. Car, en effet, les populations tant annoncées n’ont pas effectué le retour tant attendu, et les villes du nord sont toujours désespérément vides. De plus, si l’administration a opéré un retour en grand nombre, elle manque de tout.

 

Retrait des cartes NINA

Bonjour la fraude

Les autorités du Mali font état d’un notable engouement dans le retrait de la carte Nina. Il convient toute fois d’y mettre un bémol et de craindre pour la régularité des prochains scrutins, notamment de l’élection présidentielle du 28 juillet. En effet, si les cartes Nina sont bel et bien retirées par les populations, elles ne le sont pas par leurs principaux attributaires. Ainsi, des pères de famille se sont arrogé le droit de retirer les cartes Nina au nom de toute la famille, enfants et épouses mais aussi cousins, neveux et employés. Pourtant, l’administration a adopté le concept de cartes biométriques justement pour contrer le risque de fraude aux élections. Dans le passé, la même carte d’électeur a été utilisée par plusieurs votants au cours d’un même scrutin parce que les cartes ont été mal distribuées ou données à des individus qui ne devaient pas les avoir. Et qui en ont profité pour voter ou faire voter d’autres personnes. Avec des cartes Nina données à n’importe qui, le risque de fraude donc d’élections irrégulières persiste. Surtout que beaucoup sont encore à courir derrière leur carte Nina donnée par la commission de distribution à des personnes non habilitées à les toucher.

 

Transport sud-nord :

Racket et tracasseries

Les usagers des routes Bamako-Gao ou Bamako-Tombouctou font l’objet d’un véritable racket de la part des militaires et gendarmes qui font les check-points. Les malheureux qui ont le tort de ne pas avoir sur eux de carte d’identité nationale doivent se fendre de la modique somme de 500 ou de 1000 F Cfa afin de pouvoir continuer la route. Pourtant, dans les principales localités du nord, il n’existe toujours pas d’administration habilitée à délivrer la carte d’identité. Les fonctionnaires qui ont fui ces villes depuis fin mars début avril 2012 ne sont toujours pas rentrés ou manquent de matériel de travail. Ce qui fait que les habitants des sixième et septième régions en sont réduits à venir jusqu’à Sévaré, Ségou ou Bamako pour espérer avoir droit au fameux sésame. Espérer car il n’est pas sûr que même dans ces grandes villes du sud ils pourraient avoir leur carte d’identité nationale à cause des nombreuses ruptures de stock, à cause aussi du trafic orchestré autour de la délivrance de ce document. En attendant, le racket continue sur ces tronçons pendant que les autorités demandent aux populations de retourner dans leurs villes de résidence.

 

Scrutin du 28 juillet

Enfin un sondage scientifique

Le Guindo’s Institute, un bureau d’études basé à Dakar (Sénégal), vient d’effectuer un sondage dans toutes les régions du Mali sauf celle de Kidal en vue de recueillir l’opinion des populations sur l’actualité nationale et internationale. Au centre de cette actualité figure en bonne place la prochaine élection présidentielle. Pour la collecte des informations, une cinquantaine d’enquêteurs ont été mobilisés, munis de questionnaires sur le retrait de la carte Nina, les intentions de vote, les préférences des électeurs potentiels, le respect des consignes de vote des candidats, les reports de voix, etc. La restitution des résultats de ce sondage sera faite en principe demain mardi à la Maison de la presse. Mais d’ores et déjà, selon certaines indiscrétions, il semble qu’on se dirige tout droit vers un deuxième tour opposant Soumaîla Cissé de l’Urd, large vainqueur du premier tour dans les intentions de vote, à Ibrahim Boubacar Kéita du Rpm.

A noter que cet institut a été fondé par Sidiki Guindo, un statisticien économiste malien résidant au Sénégal. Il n’en est pas à son coup d’essai car ayant déjà prédit avec justesse la victoire de Macky Sall à la dernière présidentielle sénégalaise. En outre, déjà en fin 2011, les résultats d’un sondage réalisé par le même institut lui avaient permis d’attirer l’attention des autorités maliennes sur les risques de déstabilisation du nord Mali par des groupes terroristes et rebelles.

 

Opération porte a porte pour soutenir IBK :

La Section VI de la jeunesse l’UM-RDA  sonne la mobilisation

Les jeunes de la section VI de l’UM- RDA sont à la recherche d’un vote massif pour leur candidat, Ibrahim Boubakar Keita dans la perspective de la présidentielle du 28 juillet prochain. C’est dans ce cadre qu’ils ont lancé hier une opération porte-à-porte en commune VI  du district de Bamako. Cette opération qui doit couvrir les dix quartiers de la commune avec plus de 140 jeunes  consiste à aller dans chaque famille pour expliquer leur candidat aux Maliens.

 

Par cette initiative, les jeunes de l’UM-RDA entendent s’inspirer de l’exemple américain  lors de l’élection de Barack Obama aux Etats unis. Il s’agit d’aller à la rencontre des citoyens dans leurs familles et même dans les «grins» pour leur parler du candidat Ibk, son parcours, sa vision, son projet de société etc. L’objectif de cette démarche  est d’informer davantage les citoyens sur les raisons du soutien de UM-RDA à IBK, du retrait de la carte Nina et la mobilisation des électeurs pour la victoire de la coalition IBK, Le Mali d’abord

En une semaine, les jeunes de l’UM-RDA comptent  visiter au moins 50% des foyers de la commune VI sur lesquels ils comptent obtenir le plus grand nombre d’électeurs pour le candidat du RPM. Après le lancement de l’opération au siège de la jeunesse du parti, quelques familles environnantes ont reçu la visite des jeunes UM-RD conduits par le secrétaire général de la section VI,  Niafou Sissoko.

 

Douentza et Niafunké :

Zones de racket par excellence

Douentza et Niafunké sont les principaux verrous pour accéder à la ville mystérieuse de Tombouctou. Depuis l’opération française Serval, leur accès est conditionné. Ainsi, en principe, de 18H à 06H, aucun véhicule ne peut entrer dans ces deux localités protégées par une forte présence militaire. Avec la levée de l’état d’urgence, au début de ce mois de juillet, tous avaient cru que les mesures allaient être allégées. Au contraire ! Non seulement les véhicules sont toujours interdits d’accès pendant les heures mentionnées ci-haut mais les mesures sont devenues sources de profit et de rentabilité pour une certaine classe de soldats et gendarmes qui se soucient très peu de la sécurité des populations. Ainsi, contre une certaine somme d’argent, des véhicules peuvent franchir la barrière à n’importe quelle heure de la nuit sans même être contrôlés ni fouillés comme cela se doit. Ce qui fait qu’ils peuvent entrer avec n’importe quel armement ou matériel de guerre en ville, s’adonner à des actes de sabotage, sans être inquiétés, à la seule condition de s’acquitter du paiement de la dîme. Non seulement le chauffeur paye pour le droit de passage mais les passagers aussi, carte d’identité ou pas, doivent cotiser entre eux pour avoir le droit d’aller passer la nuit en ville. On savait les forces armées et de sécurité maliennes démunies mais pas au point de soumettre les populations à ce genre de racket, mais surtout pas au point d’exposer le nord à un tel danger.

Source: Le Prétoire