Il n’est pas du genre à se donner et, encore moins, à forcer les moyens d’une campagne à « l’américaine » : normal donc qu’il ne soit pas cité par l’homme de la rue parmi les grands favoris de la présidentielle. Il n’est pas du genre à accepter et à suivre aveuglement les idéologies et principes importés qu’il sait, toutefois, respecter pour leur juste valeur : normal alors qu’il ne se présente comme « le candidat » d’aucun pays étranger. Il n’est pas du genre à s’éloigner du peuple auquel il s’identifie allègrement : normal qu’il vive dans un quartier populaire parmi les siens quand le siège de son parti se trouve lui aussi en plein cœur d’un autre quartier de la capitale.

Zoumana Sacko cnas fasso here fh fasoSoumana Sako, puisqu’il s’agit de lui, communément appelé Zou est sinon l’homme du moins l’un des hommes de la situation pour diriger un pays comme le Mali qui continue à être secoué par une crise politico-sécuritaire sans précédent. Et pour cause, l’homme est intraitable lorsqu’il s’agit des intérêts du pays. Suffisant, estimons-nous, pour que les électeurs maliens aient confiance en lui.

Il est une erreur historique pour le peuple malien de ne pas penser à celui qui fut sollicité pour diriger le pouvoir exécutif de la période transitoire d’un pays qui venait de loin après une révolution sanglante. Il est un oubli impardonnable pour ce peuple d’ignorer celui qui, un jour de 1987, claqua la porte du gouvernement pour avoir été empêché de mettre fin à des opérations bassement frauduleuses et douteuses de trafic d’or.

Je n’ai aucun intérêt particulier à demander aux Maliens de voter pour lui le 28. Mais, tout simplement des raisons que j’estime valables pour le faire. Je n’ai, non plus, aucun lien singulier avec lui.

Je crois simplement utile d’indiquer celui qui me paraît le plus apte des prétendants à conduire les destinées du pays pour les cinq prochaines années. Je peux me tromper. Ma démarche, toutefois, tient à mes craintes de voir les Maliens regretter leur choix après le scrutin en ne votant pas Zou. Ce qui ne signifie guère qu’aucun des autres candidats ne soit à la hauteur.

ce dont il s’agit pour ce pays, c’est de mettre le Malien au travail, mettre fin à la médiocrité, favoriser la récompense du mérite, celle de la valeur de l’individu, et non essentiellement le mérite politique. Je vois en lui la personne qui peut convenablement conjuguer ces verbes au présent et au futur à la grande satisfaction générale.

Pour avoir toujours marqué son temps notamment ses passages au gouvernement, Zou, dans le lot de candidats à la présidentielle, se distingue aussi bien de ceux qui ont occupé de hautes fonctions étatiques que de ceux qui ont de tout temps été éloignés des sphères de l’administration d’Etat.

Parmi les Maliens, votants ou non, il y a ceux qui, parce qu’ils étaient encore jeunes, ignorent tout de son parcours professionnel et politique ; il y a ceux qui, parce qu’ils ne peuvent acquérir des postes et avantages administratifs que par népotisme, craignent son retour aux affaires ; il y a, enfin, ceux qui, parce qu’ils prétendent eux-mêmes à la magistrature suprême, tentent soit de banaliser ses performances et exploits, soit les dévaloriser en spéculant, improprement, sur leur caractère désuet. Comme si la bonne gouvernance n’est plus d’actualité et ne s’impose plus dans notre pays.

Reste, qu’aucun de ces groupes sociaux ne peut, raisonnablement, remettre en cause les qualités et compétences de Zou.

Ceux qui ne le connaissent pas constituent, en fait, la nouvelle génération de jeunes fraîchement sortis de l’école pour faire face aux réalités du monde de l’emploi. Ils souhaitent, sans doute, pour Koulouba un homme apte à leur assurer un emploi à travers la création de nouvelles fonctions et la lutte contre le népotisme qui continue, malheureusement, à régner dans l’administration. Pour eux en particulier, Zou est l’homme de la situation, celui sur lequel on peut espérer pour une fonction publique ouverte aux plus méritants et des emplois indépendants pour les jeunes promoteurs.

Ceux qui le connaissent savent de quoi il est capable pour avoir vu et vécu ses deux grandes périodes d’exercice du pouvoir : 1987 pour le ministère des Finances et 1992 pour la transition politique.

 

En ces occasions historiques, Zou a, en effet, prouvé aux yeux du monde entier qu’il est un patriote doublé d’une poigne et d’une rigueur inflexibles non négociables, un homme ayant des convictions politiques et des principes moraux forgés à l’école de la vie et de la société et trempés du temps et de l’expérience du terrain.

Ils savent également qu’il est un homme qui ne marchande pas ses idéaux pour l’argent d’où qu’il provienne et quel que soit le montant ; un homme du peuple, du petit peuple qui s’identifie au commun des Maliens dans leur quotidien ; un homme agissant pour l’intérêt général du peuple, pourfendeur des corrompus et des corrupteurs, des voleurs, des opportunistes et apatrides.

Zou, pour tout dire, est l’homme dont le Mali a besoin aujourd’hui, celui qui a donné la preuve qu’un responsable national, pourvu qu’il le veuille, peut agir de telle manière que l’Etat encaisse chaque franc qui lui est dû et ne verse pas un franc de plus qu’il ne doit.

Celui qui peut se montrer intraitable lorsqu’il s’agit des intérêts du pays jouant à la fois à l’équilibrisme entre les vœux des pays et organismes créanciers et les réalités nationales et élaborant un programme de redressement économique avec les ressources naturelles et humaines locales.

Zou est enfin l’homme de la situation parce qu’il jouit de compétences et de sens aigu du travail créateur aptes à assurer l’approvisionnement régulier du marché de consommation et à faire en sorte que celui-ci cesse d’être aléatoire, monopolisé par quelques opérateurs privés ne courant aucun risque parce que « protégés » par des tenants du pouvoir.

En somme, j’estime que c’est l’homme qu’il faut à Koulouba en 2013.

Moussa Balla Kanouté