Les élections législatives du 29 mars prochain vont marquer sans aucun doute, un tournant décisif dans l’évolution politique de notre pays. On peut même affirmer qu’elles constituent en réalité le premier tour de la Présidentielle de 2018. Si l’opposition est majoritaire à l’Assemblée nationale à cette date, que le chef du gouvernement soit issu de ses rangs ou pas, la situation qui va se créer ne manquerait absolument pas d’engendrer une instabilité gouvernementale, voire une crise institutionnelle.

La Charte fondamentale de notre pays dit très clairement que c’est le chef de l’Etat qui définit la politique de la Nation et que c’est le Premier ministre qui conduit cette politique. Si l’opposition est majoritaire à l’Assemblée nationale, vue la nature antirépublicaine et revancharde de celle-ci, non seulement tous les projets de lois que le président de la République soumettrait aux députés seraient systématiquement rejetés.

Mais il n’est même pas exclu que cette opposition qui caresse l’idée de prendre sa revanche sur le Président IBK fasse feu de tout bois pour mettre des bâtons dans les roues du régime en place pour empêcher au président de la République de pouvoir gouverner le pays.
Les élections législatives du 29 mars 2020, de par leurs enjeux et défis, revêtent un caractère tout à fait exceptionnel. Un long regard rétrospectif de la trajectoire électorale de notre pays, depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960 jusqu’à nos jours, montre qu’elles constituent, sinon pour la première fois, du moins l’une des rares fois où des élections législatives précédent une élection présidentielle, qui n’a pas terminé de faire des mécontents sur la scène politique.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les enjeux tout comme les défis des Législatives à venir sont nombreux, multiformes et décisifs. Pour notre part, nous constatons que les deux grandes coalitions politiques en présence en sont parfaitement conscientes. Du côté de l’opposition, le leader de l’URD veut que son parti ratisse large, sans oublier les autres blocs de l’opposition.

Du côté de la coalition au pouvoir l’EPM (Ensemble pour le Mali) son leader, Bocary Tréta, sachant bien que lors des consultations électorales précédentes, surtout les communales et les législatives passées l’esprit d’ouverture, de dépassement, d’équité et le sens de l’unité ont assurés des victoires certaines. Mais pour cette fois-ci beaucoup d’eau a coulé sous le pont, donc il va falloir redoubler d’ardeur pour conforter leur position d’antan à l’Assemblée nationale.

Dès lors, en direction des Législatives à venir, les regroupements en face doivent consolider cette dynamique unitaire gagnante dans le cadre de la stratégie retenue des listes bien ficelées, confectionnée selon une démarche consensuelle reflétant la riche diversité sur la base des principes de représentativité, de solidarité, d’éthique et de générosité.
Il faudra aller à la conquête des suffrages en gagnant la bataille de l’opinion. Mais pour ce faire, il faudra aller en rangs serrés, soudés et solidaires dans la défense du bilan du Président IBK pour ses partisans, et remettre en cause la gestion du président IBK, pour ses opposants. La bataille s’annonce donc rude ! Ne jamais sous-estimer l’adversaire, car en politique un adversaire n’est jamais «petit».

A.D

Source: Journal le Point du Mali