A la suite du tweet du général reconverti en politique, Moussa Sinko Coulibaly ; le parti Sadi a rendu publique, ce lundi, une déclaration dans laquelle il appelle à la formation d’un vaste mouvement populaire pour faire démissionner le président Ibrahim Boubacar KEÏTA, tout en instaurant une véritable démocratie au service du Peuple Pour la Paix, le Pain et la Liberté. En outre, le parti Sadi estime que ni l’accord politique ni le dialogue national inclusif ne sont en mesure d’apporter du changement à la situation de malaise généralisé sur un fond de pauvreté extrême.

Déclaration du parti Sadi
La situation au Mali s’aggrave avec la banalisation de la mort et la répression tous azimuts du peuple sur toute l’étendue du territoire par les forces de sécurité nationales. Tous les instincts sauvages enfouis en l’homme malien montent à la surface et se manifestent dans toutes les régions du Mali avec une férocité inégalée sur notre terre. Le peuple malien n’a pas courbé l’échine devant ces rudes épreuves, quoique momentanément vaincu. Malgré tant d’atrocité, de répression et de mépris de l’Etat à son égard, le peuple malien a répondu massivement à l’appel des chefs religieux le 10 février 2019 et le 5 avril 2019.
Le président Ibrahim Boubacar KEÏTA a laissé du lest en faisant démissionner le Premier Ministre ; les leaders religieux et ceux de certains regroupements politiques de partis et d’associations ont mordu à l’hameçon du dialogue national dit inclusif. Ces leaders ont replongé le peuple malien dans la confusion. L’accord politique signé par les mêmes dans l’opposition et le gouvernement tente de brouiller les pistes et de plonger le peuple dans davantage de confusion et de fatalisme.

1- L’accord tente de sauver un régime aux abois, responsable de la crise structurelle que le pays connait ;

2- L’accord politique signé entre le gouvernement et certains partis politiques et regroupements de l’opposition : a) Place le dialogue politique sous la haute autorité du Président Ibrahim Boubacar KEÏTA ; b) Accepte le remaniement ministériel pour faire participer des partis et mouvements associatifs à un gouvernement dit de mission, faisant d’Ibrahim Boubacar KEÏTA le garant des résolutions du dialogue politique ; c) Sabote la grève des travailleurs de la fonction publique par la conjugaison des efforts du pouvoir, des nouveaux ministres et leurs appareils politiques qui proposeront aux travailleurs un moratoire.

3- L’accord politique obéit aux injonctions des autorités françaises à changer la constitution du 25 février 1992 conformément à leur vue, s’appuyant sur ceux-là même qui, à travers les regroupements d’associations et de partis politiques, s’étaient opposés à la révision constitutionnelle de 2011 à nos jours. Or cette révision constitutionnelle ouvre la voie à la partition effective du Mali. Devant cette situation, le parti SADI s’est opposé à la signature de l’accord politique et a tenu une conférence de presse le 22 mai 2019.

Le Parti SADI a, lors de la conférence de presse, indiqué ceci : ‘’ En attendant le début d’un vrai processus inclusif, le SADI ne sera complice d’aucun faire semblant de dialogue sans aucune véritable implication dans tout le processus de préparation, de choix du médiateur (coordinateur du dialogue qu’il veut irréprochable et impartial) et de mise en œuvre ; ceci étant, le SADI n’a participé ni à l’élaboration de la thématique, ni à l’organisation de la tenue du dialogue’’.

Il est clair pour le parti SADI que les causes des soulèvements des masses populaires, les revendications syndicales, les créations des milices et leurs exactions contre les populations des régions de Mopti, Ségou ainsi que les exactions des forces de sécurité nationale et de l’armée sur les populations civiles, qui s’ajoutent aux conflits intra ethniques sous le label de l’esclavage ou des pratiques coutumières qui altèrent la cohésion sociale et les fondements de la nation, sont de la responsabilité exclusive du régime d’Ibrahim Boubacar KEÏTA.

L’accord politique et le dialogue national inclusif ne changeront rien à cette situation de malaise généralisé sur un fond de pauvreté extrême. En lieu et place d’un partage de responsabilités autour d’un programme politique minimal des crises actuelles du pays, les signataires ont préféré l’accompagnement d’Ibrahim Boubacar KEÏTA dans son programme de destruction nationale. Or, les maliens ont fortement besoin :
– Du retour de la paix et de la sécurité par l’établissement du dialogue sur la base de la confiance entre citoyens impliqués dans les mouvements de rébellion, les milices et les forces politiques engagées dans le combat pacifique, démocratique et populaire pour dépasser tous les accords y compris celui d’Alger par l’entente grâce à la confiance retrouvée entre maliens. Etablir sur cette base un nouveau type d’Etat Indépendant, Souverain qui se préoccupe des problèmes des populations laborieuses.
– De l’établissement d’un système de défense qui règle les questions du type d’armée et de forces de sécurité engagées dans la protection des citoyens et de la défense de l’intégrité territoriale.
– Du respect des domaines publics, établissements et services pour lesquels justice doit être rendue au peuple.
– De trancher définitivement le problème du fichier électoral, permettre l’accès de tous les citoyens aux documents administratifs et d’arrêter la distribution de l’argent lors des élections, d’exiger l’impartialité de l’administration dans les processus électoraux. – De connaître l’audit économique et financier du pays avec une attention particulière sur les fonds alloués au Mali par les ressources internes et externes pour la paix ; du pacte national aux aides actuelles. Entre autres besoins.
– De mettre fin aux ingérences extérieures et à la présence des forces armées étrangères. Devant une telle situation, le parti SADI se pose la question, à savoir que faire ? Des appels aux rassemblements des forces politiques ont fusé et fusent incessamment. Le SADI a répondu présent à plusieurs de ces appels et s’est impliqué à la construction de rassemblements parfois au détriment de ses intérêts partisans.

Force est de constater que ces rassemblements ont été et sont à présent des lieux d’intrigues, de grandes magouilles, de remise en question sans principe des engagements pris. Les convictions patriotiques sont de plus en plus rares dans ces milieux. Ainsi, il convient pour le parti SADI de recadrer son orientation politique, idéologique, socio culturelle. Il nous faut continuer à aller vers les forces sociales victimes du système, participer à l’élévation de la conscience politique et nous débarrasser de tous les opportunismes.

Pour le SADI, tous les regroupements associatifs qui travaillent à l’élévation du niveau de conscience politique des masses, les syndicats qui revendiquent leur dû au pouvoir, les mouvements en lutte pour l’amélioration du cadre de vie des citoyens ou qui revendiquent le retour des services publics, les mouvements qui revendiquent l’indépendance et la souveraineté du Mali etc. doivent se rendre compte d’une évidence : l’incapacité congénitale du régime d’Ibrahim Boubacar KEÏTA qui est l’incarnation du système politique de trahison des idéaux de mars 1991, à répondre aux attentes du peuple malien. Les forces patriotiques doivent tirer la conclusion que le régime d’Ibrahim Boubacar KEÏTA est l’obstacle à la paix, et à l’épanouissement de notre pays et de notre peuple. Il n’est pas fécond de vouloir construire une Union Sacrée autour d’un tel régime pour soi-disant sauver la nation.
Ainsi donc, les forces patriotiques doivent reconnaitre, aujourd’hui, que le Parti SADI a de tous temps été constant dans la défense des intérêts nationaux en général de ceux des travailleurs et de la souveraineté et l’indépendance de notre patrie. Il convient, dès lors, de s’allier au Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance pour opérer le changement à travers un vaste mouvement populaire pour faire démissionner le régime d’Ibrahim Boubacar KEÏTA et instaurer une véritable démocratie au service du Peuple Pour la Paix, le Pain et la Liberté.

Bamako, le 14 octobre 2019
LE BUREAU POLITIQUE

Source: info-matin