Au cours d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse vendredi dernier, le Cadre d’échange des partis et groupements politiques pour une transition réussie au Mali a dénoncé la cherté de la vie et d’autres difficultés. Elle a fait plusieurs réclamations, parmi lesquelles la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Depuis des mois, une probable candidature du président de la transition divise les Maliens. Pendant que certains réclament cette candidature, d’autres la trouve impossible. Le Cadre d’échange a donné son avis sur la question. Pour ce groupement politique d’opposition, la prorogation de la transition de 24 mois « a eu l’approbation de la communauté internationale, notamment la Cedeao, l’UA, l’ONU avec l’exigence faite aux autorités de la transition de ne pas se présenter aux élections générales prochaines conformément à la Charte ». Le procès du Cadre d’échange à l’encontre des autorités de la transition Pendant que la majorité des Maliens salue la montée en puissance de l’armée, le Cadre d’échange, lui, affirme que « la situation sécuritaire s’est fortement dégradée et a pris une nouvelle tournure avec les attaques simultanées ciblées contre les camps militaires et autres emprises de l’armée et des forces de sécurité, la destruction des villages entiers et le pillage des biens de paisibles citoyens ». A ses dires, l’insécurité s’est déplacée aux alentours de Bamako, à Zantiébougou et à Kati, cœur du pouvoir et symbole de l’État, pour atteindre finalement tout le territoire national aujourd’hui.

En ce qui concerne le plan social, le Cadre d’échange a dénoncé la flambée des prix des produits de première nécessité. «Cette cherté de la vie, par ailleurs aggravée par les délestages qui impactent les commerçants, les artisans et les industriels, est de nature à mettre nos concitoyens dans le dénuement le plus total et à accélérer la paupérisation des populations déjà atteintes par l’insécurité », laisse-t-il entendre. Sur le plan politique, le Cadre dit noter un certain conflit entre la volonté des autorités de la transition de changer la constitution et celle de respecter les chronogrammes électoraux proposés aux Maliens et à la communauté internationale. « En effet, le référendum est la première opération à organiser avec le risque que la nouvelle Constitution puisse provoquer une modification de certaines dispositions de la loi électorale, notamment un réaménagement éventuel des chronogrammes des autres élections », a-t-il alerté.

Nécessité d’un gouvernement d’union nationale, selon le Cadre

Le Cadre d’échange veut-il entrer dans le gouvernement ? Oui, certainement. La preuve : il a demandé la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour réaliser l’union sacrée des Maliennes et Maliens autour des FAMa avec un Premier ministre dit « neutre ». Il réclame aussi la réalisation d’un consensus national autour d’une révision de la Constitution du 25 février 1991. Le Cadre d’échange a également recommandé, concernant la vie chère, l’élaboration d’un plan global de riposte aux conséquences fâcheuses entrainées par les sanctions sur l’économie malienne, la réduction du train de vie des grandes institutions de la République. Pour ce groupement politique, le retour de l’administration et des services de base auprès des populations demeure toujours une préoccupation. Il trouve urgent le retour de l’administration, sans lequel il n’y aura de révision des listes et d’organisation des opérations techniques électorales. Il suggère aux autorités de former et assurer la sécurité du corps préfectoral.

Concernant la question de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le Cadre déclare : «Il incombe d’ores et déjà au gouvernement de demander sa relecture ou sa révision à travers les voies et mécanismes que l’Accord lui-même prévoit ».

B. Guindo

Source: LE PAYS