Paris, 02 décembre (AMAP) La France a rendu, lundi, un hommage national à treize de ses militaires morts au combat au Mali, le 25 novembre dernier lors d’une cérémonie à l’hôtel des Invalides, à Paris, en présence du président Ibrahim Boubacar Keïta qui manifeste, ainsi, la compassion et la solidarité du peuple malien au peuple français.

Les corps des valeureux soldats qui ont péri au champ d’honneur pour l’idéal de paix et de liberté ont été rapatriés et exposés dans la cour de l’Hôtel national des Invalides pour un dernier hommage de la nation. Le président français, Emanuel Macron, a présidé la cérémonie d’hommage en présence de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, des compagnons d’armes et des parents des défunts célébrés par la France pour être morts en mission.

Le président Keïta était accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de division, Ibrahima Dahirou Dembélé.

La délégation présidentielle comprenait, aussi, plusieurs leaders religieux : le cardinal Jean Zerbo, l’imam de la grande mosquée de Bamako, Mamadou Koké Kallé, le pasteur Nouh Ag Infa Yattara de l’église protestante, Thierno Hady Thiam du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) et l’imam Aboubacar Doucouré, de la Plateforme des jeunes musulmans et patriotes du Mali.

VALEURS D’HUMANISME– Le  président malien s’est fait accompagner par ces hommes de foi pour apporter la compassion du Mali au peuple français en ces circonstances douloureuses et montrer que notre pays garde toujours ses valeurs d’humanisme.

Pour la cérémonie, le président Macron a été accueilli à son arrivée par le président Ibrahim Boubacar Keïta, le Premier français Edouard Philippe et des membres du gouvernement français. Il a ensuite passé en revue des troupes du régiment de chasseurs, des régiments d’hélicoptères de combat et de transmission, entre autres.

Le chef de l’Etat français a expliqué les circonstances du drame avant de louer les qualités individuelles des militaires morts pour la France en opération extérieure. Il a apporté aussi une réponse claire quant à la détermination de son pays à poursuivre la lutte contre les terroristes. A ce propos, il a salué l’engagement des militaires français pour une idée de la France qui vaut d’être servie.

Pour lui, la France a perdu treize de ses plus valeureux soldats, treize de ses enfants. Ils sont morts pour la France, pour la protection des peuples du Sahel et pour la liberté du monde. « Au nom de la République, je m’incline devant les familles, les parents qui pleurent un fils, les épouses et compagnes qui perdent un être aimé, les enfants que ce drame a rendu orphelins et devant les enfants à naître que cette guerre aura volé les pères », a dit Emmanuel Macron.

« La nation s’unit dans la diversité des opinions et des croyances, des horizons et des différences autour de l’armée », avant de souligner : « nous ferons bloc pour cette vie de peuple libre conquise grâce à l’armée ».

Le chef de l’Etat français a promu les soldats défunts au grade supérieur avant de les décorer de la médaille de chevalier de la Légion d’honneur. Après une sonnerie aux morts, Emmanuel Macron s’est recueilli un instant sur les cercueils qui ont été ensuite rendus á leurs familles et compagnons d’armes pour le recueillement en toute intimité.

La mort de ces 13 soldats représente la plus grande perte de l’armée française sur les théâtres d’opération depuis l’attentat meurtrier de 1983 contre son QG à Drakkar, à Beyrouth, au Liban, qui avait fait 58 victimes.

Cette récente perte de militaires français a été lourdement ressentie par l’opinion publique française, remettant sur le tapis des questionnements légitimes sur le maintien de la Force Barkhane. L’opération militaire au Sahel coûterait plus de 700 millions d’euros (plus de 458 milliards de Fcfa) par an à la France.

BD/MD (AMAP)