Très remonté contre l’absentéisme des députés et le bourdonnement dans la salle, le président de l’Assemblée Nationale, Issaka Sidibé «Saint Isaac» s’est livré à une véritable séance de crise des nerfs. Très en verve contre le comportement peu responsable de certains de ses collègues, lors de la plénière du lundi dernier, il déclara : ‘’l’Assemblée n’est pas un cirque, soyons sérieux’’.

president assemblee nationale issiaka sidibe

 

 

Personne ne lui connaissait ce caractère impulsif jusqu’à ce lundi matin où tout le monde fut surpris du ton de Saint Isaac, comme un maitre de premier cycle s’adressant à ses élèves. Il cria de toute ses forces : «Messieurs, Mesdames soyons sérieux, l’Assemblée Nationale n’est pas un cirque. Nous sommes des responsables et c’est à nous de donner l’exemple. Nous représentons des populations ».

 

 

 

Notre brillant saint Isaac n’est visiblement pas content de l’attitude et du nombre de procurations très élevé. Toute chose qu’il dénonça  : «c’est quoi ces manières de faire des procurations pour aller s’amuser ou s’asseoir pour se marrer. On va vérifier, s’il y a des gens qui pensent qu’ils viennent ici pour s’amuser. Il faut qu’on se respecte, s’ils ne veulent pas travailler, ils n’ont qu’à démissionner, ça se passera pas comme ça, il y aura des conséquences ».  Une autre attitude des « applaudisseurs publics » a choqué notre vaillant président. A cet effet, il lança : «ça ne fait mal à personne de répondre présent ou absent lorsqu’on l’appelle. J’ai été dans d’autres parlements, les gens sont sérieux là-bas ».

 

 

 

Apparemment, ce lundi n’est pas le jour de Saint Isaac, comme si cela ne suffisait pas lors du dépouillement des votes par bulletin secret pour les nominations personnelles au titre de la Haute Cour de justice. En principe, dans tous les cas, ce sont 147 voix qui doivent sortir de l’urne, mais ce sont 148 qui en sont sorties. De quoi faire perdre les pédales à Saint Isaac, il cria avec véhémence : « mais comment est-ce possible, mais où sommes nous ? » Avant de comprendre que l’erreur vient d’une certaine Fatoumata Niambaly au nom de laquelle deux procurations furent établies. «Saint Isaac» affirme que désormais, il y aura des carnets de procuration pour les présidents de groupes parlementaires avec des numéros pour éviter ce genre de choses. Quand même la plénière de ce lundi a enregistré six absences non justifiées. Tous ce scénario se déroula sous le nez et la barbe du très controversé ministre garde des « Sots » Mohamed Aly Bathily. Assis, coi dans un petit coin comme pour ne pas faire remarquer sa présence.

 

 

On pensait que tout est rentré dans l’ordre, jusqu’au moment où, un confrère voulut prendre une photo de notre Isaac National. Alors, il remit le couvert : «c’est quoi ça, vous ne voyez pas qu’on travaille ici. Vous savez, c’est le seul parlement au monde où les photographes se baladent n’importe comment ».  Comme si notre confrère, lui, était là pour s’assumer.

On connaissait au père de son gendre, IBK ce caractère impulsif et ce ton très dur, autoritaire et menaçant. Quant à Saint Isaac, c’est la première fois que les Maliens le voient dans un tel état. Certains affirment qu’il veut imiter Ibk. Pour d’autres, c’est toute sa génération formée à l’école des blancs, qui réagit ainsi et qu’il est même capable de plus si on lui donne l’occasion.

 

 

 

Cependant, il faut reconnaitre que nos honorables députés ne sont pas des modèles en tous cas pour l’instant. Certains ne sont pas encore descendus de leur petit nuage sur lequel ils se sont installés depuis les campagnes. D’autres passent leurs journées à se pavaner dans les couloirs de l’hémicycle pour faire apprécier leur nouveau costume fait sur mesure ou leur grand boubou bazin trois pièces, comme des enfants le jour de leur anniversaire. Il n’est pas rare de croiser un député dans un couloir en train de se regarder dans un miroir. Mieux, une autre catégorie préfère se balader en ville dans une voiture pour faire mirer leur macaron et l’écharpe, histoire de se faire voir, préférant se faire représenter par une simple procuration.

Mais, tout cela est une question de temps, le temps pour ces nouveaux élus de se convaincre eux-mêmes qu’ils sont importants et qu’ils comptent parmi les officiels de la république.

 

 

Harber MAIGA

 

SOURCE: Le Prétoire