Ils sont responsables actuellement dans ce pays en proie de ceux qui ont pris comme ambition de le mettre à genoux. Ils sont au nord du Mali à visage découvert. Au Sud, ils se servent de leur intelligence pour mettre ce pays à genoux. En cette période électorale qui répond mieux à cette définition de votre rubrique «Leader du Mnla Sud». Un et un seul responsable : le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, le Colonel Takokélen.

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Habitués de cette rubrique, sachez-le. Moussa Sinko Coulibaly est sorti de l’école inter-armée de Tessalit, Option stratégies électorales, fraudes et tripatouillages des résultats électoraux. Un cursus amélioré et perfectionné par un stage en Côte d’Ivoire avec comme encadreur l’ex-président Laurent Gbagbo. Intello de la bande à Sanogo, les putschistes d’un 22 mars 2012 au Mali, le Colonel Takokélen commença sa mission, à savoir compléter le coup d’Etat le plus débile du monde par l’élection à la Présidence du Mali, d’un certain IBK, choix de la junte, décidé lors d’une réunion des 27 membres.

Stratège qu’il est, discret, initiateur des coups bas, fin manouvrier, il choisit et obtient l’administration comme service de base. Depuis, le Colonel Takokélen est à l’œuvre. Tout est mis en place pour asseoir la victoire d’IBK avec une confiance aveugle du peuple jusqu’à ce mardi 30 juillet 2013, où il se fait découvrir dans un rôle de porte-parole du candidat de la junte. Pas plus leader du Mnla-sud que le Colonel Takokélen au Mali. Jugez-vous-même !

En fonction depuis le 20 août 2012, soldat de formation devenu politicien du fait du coup d’Etat du 22 mars 2012, porte-parole du candidat IBK, choix des militaires putschistes. Oh, qu’il faisait honte lors de sa proclamation des résultats partisans à base de faux chiffres ! Et pourtant, le Colonel Takokélé est parmi les têtes bien faites de l’armée malienne. L’un des putschistes le plus respecté qui avait un capital de confiance jusqu’au petit soir de ce 30 juillet 2013, trahi par ses intentions. Oubliant qu’il est le ministre en charge de l’organisation des élections, donc garant de la neutralité entre les candidats, sa déclaration du jour a dépassé tout entendement. Moussa Sinko Coulibaly, par sa nouvelle fonction, porte-parole militaire d’IBK, venait de se faire connaître un peu plus des non-initiés.

Moussa Sinko est un homme intelligent, trop intelligent pour ne pas comprendre les conséquences de l’acte du 22 mars. Lesquelles peuvent les conduire devant la CPI. Un seul rempart, Ibrahim Boubacar Keïta, mais à condition que celui-là soit élu président, vu l’échec de la tentative hasardeuse du capitaine Amadou Haya Sanogo. Qui mieux parmi les militaires, peut conduire une telle mission que le ridicule Colonel Takokélen ? Le voici alors en action. Moussa Sinko, de son poste de responsable d’instruction de l’Ecole de maintien de la paix, se retrouve directeur de cabinet du capitaine putschiste. Devenant du coup le cerveau du coup d’Etat. Tout part de lui et tout lui revient. L’intello du groupe parle peu, mais très efficace dans l’ombre. Il n’occupe jamais le devant de la scène. Sauf, pour des missions difficiles comme Ouaga I où il a surpris plus d’un avec son discours sur le régime ATT pour finir avec cette phrase : «On ne s’occupe pas d’un général en fuite».

Moussa Sinko est plus dangereux. Un danger militaire. Avec le retour à l’ordre constitutionnel, il planifie le maintien de la junte au pouvoir. C’est lui qui a décidé de choisir Cheick Modibo Diarra comme Premier ministre de la transition. Mais, sa première prise de bec, c’était avec le même CMD autour de la candidature de celui à la présidentielle. Dioncounda Traoré connaissant le plan des militaires, ne dit rien. C’est lui encore, à l’administration territoriale, qui se chargera de travailler les préfets et les gouverneurs pour faire gagner le candidat que la junte choisira. Un choix porté sur d’IBK lors d’une réunion des 27 membres du coup d’Etat au détriment d’Oumar Mariko, jugé trop imprévisible et agitateur permanent. IBK aura été choisi à l’unanimité par la junte. Depuis lors, Moussa Sinko est au travail. Préfets, gouverneurs des régions auront tous reçu des messages clairs : IBK ou rien.

C’est toujours lui, Moussa Sinko, qui a balisé le terrain pour les jeunes de Sabati dans les mosquées. Avec la bénédiction cette fois du ministre des Affaires religieuses et sous la clairvoyance du Premier ministre Django. IBK devient alors le candidat des militaires et de celui des Frères musulmans du Mali.

Le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, né à Bamako le 14 juillet 1972, est un officier et un homme politique malien. Il est ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire dans le Gouvernement Cheick Modibo Diarra II formé le 20 août 2012. Son parcours militaire l’aura conduit successivement au Prytanée militaire de Kati, aux classes préparatoires de La Flèche en France de 1990 à 1992, à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr où il est diplômé en 1995, à l’École supérieure et d’application du génie (Esag) d’Angers en 1996 avec un brevet de chef de section du Génie militaire.

De retour au pays, il sera nommé instructeur permanent à l’École militaire interarmées (Emia) de Koulikoro d’octobre 1996 à septembre 1998, puis commandant de compagnie de la 261ème Compagnie et de support de 2000 à 2001. D’autres formations suivront ce parcours classique. Jusqu’à sa nomination au poste de Directeur de cabinet du président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (Cnrdre), le Colonel Moussa Sinko Coulibaly était directeur de l’instruction de l’École de maintien de la paix depuis 2010. Polyglotte, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly parle couramment bamanankan, français, anglais et possède des connaissances en allemand et en russe.

On citera volontiers que depuis le 30 juillet 2013, il fait montre de sa capacité en fraude électorale, Option proclamation des résultats frauduleux, doté de soutien à son candidat. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que le Colonel Moussa Sinko est parmi les rares putschistes à faire un tour à l’Elysée. Il sait ce que c’est. Ayant pris goût au pouvoir, il veut garder son poste après la victoire d’IBK pour bien préparer les législatives au profit de ce même camp. Au diable, le Fdr et alliés !

Dans son show télé électoral, Moussa Sinko aura été on ne peut plus clair. Il n’y aura pas de second tour. Lui, il se prépare à organiser les législatives pour le bonheur du Mandé Mansa et sa troupe. Bourrage d’urnes, non-participation au vote des réfugiés maliens, de la diaspora, ou autres difficultés d’accès à la carte Nina, ce n’est vraiment pas son souci. Lui, son objectif est atteint : faire voter le maximum de monde pour IBK. Ceux qui parlent de mauvaise organisation, peuvent aller chez Louis Michel et les autres observateurs qui applaudissent la bonne tenue de la présidentielle. Colonel Moussa Sinko aura atteint son but. IBK est élu dès le premier tour. Le reste est fait divers. Heureusement que le Mali, son devenir ne sera le vouloir de personne, fussent-ils militaires ou Frères musulmans du Mali. Il y aura bien et bel un second tour.

Désolé, mon Colonel Takokélen, ce ne sera pas du Takokélen ! Votre mission est loin d’être terminée. On peut bien compter sur lui pour revenir, car un leader du Mnla-Sud ne se dit jamais vaincu !

Békaye DEMBELE