Elle tenait à peine sur les ultimes vestiges de la crise post-électorale de 2018, mais l’opposition malienne, communément appelée FSD, aura longtemps survécu aux contradictions et incompatibilités internes avant de succomber au coup de grâce des législatives.

 

A quelques encablures du scrutin, le divorce est en effet définitivement entre ses trois principaux caciques que sont Soumaïla Cissé, Choguel Maïga et Me Mointaga Tall.

En cause, une divergence d’intérêts longtemps latente qu’ont finit par mettre en évidence les alliances électorales des législatives 2020. Celles-ci auront démontré, en
clair, que les partenaires de raison – et peut-être même naturels – de l’URD se trouvent bel et bien en dehors du camp dirigé par Soumaïla Cissé. Conséquence : ses alliés d’émotion s’en sont tirés dans les combinaisons avec une portion assez congrue pour leur inspirer une rébellion contre le processus électoral. C’est le cas de Mountaga Tall qui, de guerre lasse auprès de la Cour constitutionnelle, a entonné sa dernière mélodie du cygne en évoquant l’apparition du Coronavirus comme motif de report des législatives.

Sur la question, sa cadence sera reprise par Choguel Maïga. Jusque-là stoïque face à l’infortune électorale qui s’annonce pour tous les deux, le président du MPR a finalement rompu le silence pour se lancer dans les développements qui auraient pu prospérer si l’orateur n’était manifestement pris en défaut dans le paradoxe de sa posture antérieure. En effet, à l’instar de Me Tall, son condisciple, l’argumentaire de Choguel repose principalement sur le risque de propagation que comporte l’affluence d’électeurs ainsi que l’utilisation massive du même matériel électoral le jour du scrutin.

Une démarche irresponsable, à leurs yeux, que de maintenir la date des élections pour le seul dessein de faire élire des députés d’ores et déjà baptisés «député Coronavirus» par le président du MPR. Mais la démonstration ne résiste pas à l’analyse pour qui sait que la dérogation faite aux lieux de culte, espaces tout aussi susceptibles de propager le Covid 19, n’a suscité la moindre indignation ni chez l’un ni chez l’autre.

Du reste, les arguments développés pour défendre le report des élections ne paraissent guère assez solides et convaincants pour faire symphonie avec le chef de file de l’opposition. Dont le parti, l’URD, a ramé à contre-courant en appelant à une participation massive au scrutin.

La Rédaction

 Le Témoin