Le Mali termine l’année avec un nouveau premier ministre et un nouveau gouvernement qui ont été nommés ce samedi après la démission de la précédente équipe le vendredi dernier. C’est à un de ses proches, Soumeylou Boubèye Maïga que le président IBK a fait appel pour diriger le nouveau cabinet de 37 membres dans lequel plus de la moitié des ministres ont été reconduits. La tâche s’annonce lourde et pleine de défis pour le nouveau premier ministre qui aura devra mener la bataille pour les prochaines élections prévues en 2018 et assurer la reconduction du président dont le bilan du premier mandat est plus que mitigé.

Le chef de l’Etat malien n’a pas tergiversé pour nommer un nouveau premier ministre et dans la foulée de remanier le gouvernement à la suite de la démission surprise, le vendredi 29 décembre, de l’équipe jusque-là en place et que dirigeait Abdoulaye Idrissa Maiga. Ce samedi, c’est Soumeylou Boubèye Maiga, un proche du président qui a été nommé par le président selon un décret lu à la télévision nationale malienne.

Agé de 63 ans, ce journaliste de formation est une figure politique bien connu des maliens. Ministre à plusieurs reprises depuis le début processus de démocratisation du pays dans les années 1990, il a fait plusieurs passages à la Défense nationale et a même été un temps, responsable des services des renseignements du pays. Un « sécurocrate » et spécialiste des questions de défense qui assurait depuis Août 2016 les fonctions de secrétaire général de la Présidence. Un poste où il a été repêché après avoir été obligé de quitter la tête du ministère de la défense après la débâcle de l’armée malienne en mai 2015 face aux troupes rebelles du MNLA à Kidal.

Départs surprises et jeu de chaises musicales
Quelques instants après la nomination du nouveau premier ministre, le président IBK a également signé un autre décret portant nomination d’un nouveau gouvernement. Il s’agit en réalité d’un profond remaniement avec en toile de fonds peu de départs, mais qui sont significatifs, ainsi que qu’une rotation de chaises musicales et quelques entrants.

Parmi les départs significatifs celui d’Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères qui était pourtant l’un des ministres les plus actifs de l’ancien gouvernement ainsi que l’éviction inattendue de Konimba Sidibé, ministre du secteur privé et de la promotion des investissements. En plus d’avoir réussi l’organisation du dernier « Forum investir au Mali », il est réputé de bénéficier de la confiance du président. Autre non reconduction qui fait couler beaucoup d’encre à Bamako, celle de Mohamed Aly Bathily, le ministre de l’Habitat.

La nouvelle équipe est composée de 37 ministres et parmi les portefeuilles qui ont changé de main, celui des Affaires étrangères désormais confiés à Tiéman Hubert Coulibaly. Il était jusque-là en charge de l’administration territoriale. Mohamed Ag Erlaf quitte également le ministère de l’Education nationale pour celui de l’administration territoriale. C’est Ousseïni Amion Guindo qui était ministre des Sports qui dirige désormais l’Education nationale

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De son coté, Tiéna Coulibaly conserve son portefeuille de la Défense et des anciens Combattants, de même que le ministre des Mines et du Pétrole, Tiémoko Sangaré et celui de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. D’autres ministres ont également été maintenus à leurs postes comme le général de Brigade Salif Traoré qui conserve le portefeuille de la Sécurité et de la Protection civile, Hamidou Younoussa Maïga celui de la Justice où il a été nommé il y a quelques mois et Nina Walet Intallou celui de l’Artisanat et du Tourisme.

Parmi les nouveaux entrant, Soumana Mory, ancien directeur de l’Office national des produits pétroliers qui est nommé à la tête du tout nouveau ministère du Développement local alors que Kadiatou Coulibaly Sangaré devient ministre des droits de l’Homme.

Le gouvernement de la dernière chance
A quelques mois de la prochaine présidentielle prévue d’ici juillet prochain, IBK joue donc son va-tout avec ce nouveau gouvernement. Et c’est à Soumeylou Boubèye Maïga qu’échoit désormais la lourde responsabilité de redorer le bilan mitigé de son président à la tête du Mali. Les critiques s’amplifient de plus en plus au sein de l’opinion sur les réalisations du président sortant et qui compte bien rempiler. Des critiques justifiées notamment par la situation sécuritaire toujours catastrophique du pays notamment dans le Centre où les groupes terroristes continuent de mener des attaques meurtrières et au Nord toujours aux mains des groupes rebelles et indépendantistes.

La preuve que les résultats enregistrés par les différents gouvernements qui se sont succédés n’ont pas été à la hauteur du président, Boubèye Maïga est le cinquième premier ministre d’IBK en moins de cinq années de mandat ! Une instabilité qui a impacté la mise en œuvre des engagements du président à qui il ne reste plus que quelques mois pour se remettre en selle et espérer obtenir un second mandat à la tête du Mali.

 

Source: latribune