Poursuivi dans l’affaire Air IBK, Soumeylou Boubeye Maïga est derrière les barreaux depuis le mois d’août. L’ancien Premier ministre réussira-t-il à se sortir de ce nouveau mauvais pas ?

 

Il est 8 heures à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Alors que la plupart des prisonniers se réveillent à peine, Soumeylou Boubeye Maïga (SBM) s’active déjà. Il quitte ce dortoir « sans fenêtre ni bouche d’aération » qu’il occupe depuis le 26 août dernier avec 79 codétenus, et se rend dans un autre bâtiment, là où il partage un bureau avec les agents pénitentiaires. Fidèle à sa réputation, Boubeye ne chôme pas. Tout le jour durant, il reçoit les visites de ses enfants, de ses épouses, de ses amis, et mobilise son réseau.

Ses proches ne cachent pas leur inquiétude quant aux conditions de détention de l’ancien Premier ministre, mais ils l’assurent : à 67 ans, le « Tigre » est « toujours un vieux combattant qui se bat et garde le moral ».

Ce n’est qu’une fois la nuit tombée qu’il rejoint sa cellule, cette chambre exiguë où il dort aux côtés de bandits. Ce n’est pas la panacée, mais le prévenu a préféré cela à la geôle individuelle qu’on lui avait proposée pour des raisons de sécurité.

Boubeye ronge son frein. Il ne cachait plus son ambition de porter haut les couleurs de l’Alliance pour la solidarité au Mali et la Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) à l’élection présidentielle de 2022 et pensait ses ennuis judiciaires derrière lui.

Source : Jeune Afrique