Au Mali, pour toutes les élections, le suffrage absolu considéré est de 51%. Cependant, pour les choix référendaires qui doivent refléter un large consensus, il convient d’exiger plus de suffrage.

 

Le référendum désigne un vote direct de l’électorat. Appelés à se prononcer directement sur une question d’intérêt national, sans passer par leurs représentants désignés, les citoyens doivent décider d’une orientation pour leur État.

Contrairement aux autres élections, qui portent sur des choix de partis ou de candidats, les citoyens doivent décider de la conduite de leur État. La volonté exprimée à l’issue d’un scrutin référendaire est immuable ou, à tout le moins elle ne peut subir de changement qu’en passant par la même procédure qui a prévalu à l’origine.

Large consensus

C’est bien parce que les questions soumises au référendum revêtent une grande importance qu’il faut laisser s’exprimer aussi valablement que possible les choix citoyens opérés dans les urnes. D’où l’importance de créer les meilleures conditions qui permettent aux citoyens de se retrouver autour d’un même point de vue ou d’un même idéal républicain.

Il convient de dire que les élections référendaires poussent le plus souvent à la division. Les querelles politiques naissent du fait que des intérêts partisans entrent en jeu. C’est la raison pour laquelle le verdict des urnes, lors d’une élection référendaire, doit véritablement conforter une tendance afin que les tiraillements politiques se taisent.

Réconfort des suffrages

Le suffrage de 51%, à bien y regarder, ne permet pas de trancher véritablement des positions. Il est vrai que généralement, à travers le monde, les suffrages obtenus lors des référendums vont au-delà des 50% pour atteindre 60 voire 90% des votants, particulièrement en Afrique. Le problème est ailleurs : il se trouve qu’au minimum le suffrage de validation est de 51%.

C’est dire que des scores plus élevés peuvent avoir valeur de bonus, mais il suffit simplement d’obtenir 51% pour ou contre pour que son choix l’emporte ou obtienne gain de cause. D’où l’intérêt d’élever le plafond des suffrages de validation pour mieux conforter un choix.

70 à 80% des voix

N’est-il pas plus juste d’inclure dans nos textes, dans le cadre des futures réformes constitutionnelles à engager, que le suffrage pour valider une tendance lors d’un référendum est de 70 ou 80%, ou une valeur intermédiaire qui se situe entre les deux ?

En tout cas, il faudrait mener de solides réflexions sur ce sujet afin que le fait majoritaire ait un véritable sens. C’est ce que veut la démocratie.

Source : Benbere