Pour une énième fois, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est adressé à la nation malienne dans la soirée du mercredi 8 juillet à minuit. Quelques heures plus tard, certains leaders de la classe politique ont réagi. Pour le Secrétaire à la Communication de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), principal parti d’opposition, Me Demba Traoré,  » la vérité est que IBK n’a jamais été et ne sera jamais la solution aux problèmes du Mali « .

 

Face à la pression du mot d’ordre du Mouvement du 5 juin du Rassemble ment des Forces Patriotiques (M5-RFP) de descendre dans la rue pour la troisième fois consécutive pour réclamer  » la démission d’IBK et de son régime « , le président de la République s’est adressé à la nation pour tenter d’apaiser le climat sociopolitique. Mais certains leaders politiques affirment que cette énième sortie médiatique a été  » sans effet et sans surprise pour des milliers de Maliens.  »

Pour Me Demba Traoré  » notre Nation est meurtrie et fracturée.… notre République est affaiblie et se fissure. Notre pays est humilié ». C’est pour ces raisons que le Secrétaire à la Communication de l’URD a rappelé que, depuis sept-ans, le Mali souffre de corruption chronique, de gabegie, de délinquance financière, d’insécurité, de mauvaise gouvernance, de crise sociale à tous les niveaux : la santé, l’éducation, la justice et l’agriculture…

» Qui peut croire aujourd’hui un seul instant que le discours servi à la table de minuit, mal décorée et au menu nauséabond contribuera à régler la grave crise multiforme à laquelle notre pays est confronté ! Personne !  » a regretté l’orateur avant de renchérir :  » Rappelez-vous cette citation de Bouddha  »Si ce n’est pas la vérité et ce n’est pas utile, ne le dis pas. Si c’est la vérité, mais ce n’est pas utile, ne le dis pas. Si ce n’est pas la vérité, mais c’est utile, ne le dis pas. Si c’est la vérité et que c’est utile, attends le bon moment « . Me Demba d’en déduire que  » la vérité est que IBK n’a jamais été et ne sera jamais au grand jamais la solution aux problèmes du Mali. »

Appel à répondre au  » Rassemblement  » de ce vendredi 10 juillet

Le jeune avocat, influent dans l’arène politique du Mali, faisant allusion au rassemblement du M5-RFP prévu ce vendredi 10 juillet s’est écrié :  » Levons-Nous ! Notre Maliba ne peut pas sombrer dans les tourments et les égarements, encore moins être naufragé impuissant sur un radeau en perdition. L’on ne peut pas infliger à notre Maliba à perpétuité des souffrances de toutes sortes « . Et d’ajouter :  » Oui notre Mali ne peut pas s’interdire le chemin de la paix, de la concorde et de la liberté, encore moins être privé de son honneur et écarté du bien et mieux vivre ensemble, en suivant éperdûment un homme affaibli, en déphasage total avec la réalité et qui n’a que des mots pour prétendre soigner nos maux.  »

A l’entendre le Mali ne peut pas mourir, il ne doit pas mourir. Car ce Mali est notre vie. Pour le sauver, il en appelle à tous nos concitoyens à répondre massivement au rendez-vous du M5-RFP.  » J’invite avec insistance toutes les Maliennes et tous les Maliens au dedans et au dehors à nous rejoindre au sein du M5-RFP et à répondre massivement à tous nos appels sur toute l’étendue du territoire et au niveau de notre vaillante et dynamique diaspora « , a-t-il souhaité.

Rappelons que cela fait exactement 108 jours que le président de l’URD et président du FSD, le Chef de file de l’Opposition malienne, l’Honorable Soumaïla Cissé a été enlevé lorsqu’il était en campagne électorale au compte des législatives dans la zone de Niafunké. Quelques heures plus-tard, son rapt a été revendiqué par les terroristes de la Katiba Ançar Dine Macina d’Amadou Koufa. Dès lors, personne n’a des nouvelles de la deuxième personnalité politique du pays.

A cet égard, l’on comprend encore mieux la raison supplémentaire de ses partisans de prendre part à ce  » Rassemblement du M5-RFP « , d’autant plus qu’IBK luimême avait annoncé la libération de l’intéressé le 16 juin dernier au CICB devant les forces vives de la nation en ces termes :  » Soumaïla sera bientôt parmi nous « . Dans son adresse du mercredi soir, il dira encore ceci :  » que Dieu nous ramène Soumaïla !  » Des propos à l’antipode des premiers qui ne sont pas rassurants selon les militants et sympathisants de l’URD et les proches de l’intéressé.

D.S

Source : l’Indépendant