Assises spéciales de Sikasso, suspension pour reprise de l’expertise des corps, grève de la faim des détenus, décision de refus de liberté provisoire de la chambre d’accusation, sortie médiatique des épouses des détenus ….Clopin-clopant, le dossier des membres de la junte de Kati dans l’affaire des 21 bérets rouges disparus, roule sur de la choucroute au niveau du ministère de la Justice, Garde des Sceaux. Cela par le biais du chef de ce département lui même, en la personne de Mamadou Ismael Konaté. L’homme serait très et trop mouillé auprès de la junte, principalement près de Amadou Haya Sanogo. Premier épisode.

Une erreur ! On ne le dira jamais assez, celle de la nomination d’un avocat touche-tout à la tête du département de la Justice. Celui là même qui réagit au quart de tour à tous les sujets et qui ne fait que ramer au sens contraire de la voie tracée  par le régime, depuis sa nomination. Cela n’est pas grave, car ceux qui ont pratiqué Mamadou Ismael Konaté, le qualifient de quelqu’un qui prend du plaisir à s’écouter lui-même lorsqu’il parle, sans suite ni cohérence dans les idées.

Mais ce qui ne s’accommode point avec son statut, reste son passé. Un avocat d’affaires ayant mis son nez dans tous les dossiers juteux de la République. Voilà en espèce la raison qui explique, selon plusieurs observateurs son incapacité à vider le dossier Sanogo. L’homme aurait une dent farouche contre l’ex chef de la junte. Cela pour plusieurs raisons.

mamadou ismaiel konate ministre justice

La première relève du dossier Komé contre Appolinaire Compaoré dans l’acquisition de la troisième licence  de télécommunications au Mali. En sa qualité d’avocat principal de Sessé Komé, l’actuel ministre de la Justice garderait un courroux énorme contre la junte, principalement le général Amadou Haya Sanogo, de n’avoir pas cédé à sa tentative de corruption pour annuler la licence  d’Apollinaire.

« En 2012, Me Konaté, alors avocat de Komé a proposé la somme de 300 millions FCFA à Sanogo pour annuler de force et indignement un marché obtenu légalement par un particulier. Sanogo s’est opposé à sa proposition en lui notifiant qu’il ne pourra se prêter à ce jeu, pour la simple raison qu’il a posé l’acte du 22 mars pour mettre fin à de telles pratiques » nous a rapporté une source sous l’anonymat, qui soutient détenir toutes les preuves matérielles de cette tentative de corruption du ministre Konaté. Ce refus de l’ex chef de la junte serait l’une des causes de la rancune manifeste de l’avocat Konaté contre Sanogo. C’est pourquoi il aurait juré de l’atteindre sans arme, ni procès.

« Il a peur des révélations que Sanogo pourra faire contre lui et d’autres en cas d’audience publique. C’est pourquoi il avait pris des mesures draconiennes sur la couverture médiatique des assises de Sikasso et maintenant il entend prendre en otage ce procès » estime notre interlocuteur.

Qu’est ce qui explique donc ce long retard accusé dans la reprise de ce procès ?

Du coté du ministère de la Justice, on avance l’argumentaire sur le résultat des tests d’ADN. A ce niveau, d’autres sources affirment que le premier résultat produit par le Centre Mérieux n’était pas concluant. C’est pourquoi au lieu des enfants des victimes, l’on aurait porté le choix sur leur fratrie directe, avec l‘implication d’un laboratoire brésilien, très réputé en la matière.

En attendant, les épouses des bérets verts perdent patience et comptent marcher nues. Alors que la junte veut mettre à nu le dessein voilé du ministre Konaté.

A suivre.

M.D

Le Sursaut