Décidément, il  arrive souvent que dans notre beau pays le Mali, « le ridicule ne tue pas ». On dit ici « tiou » et là, on dit «  tia ». Pour en être convaincu, remontons jusqu’à ce jour  de 09 Janvier 2013 où le professeur Dioncounda Traoré Président par intérim de la République a fait appel aux Français pour arrêter les djihadistes parvenus jusqu’à Konna,  aux encablures de Mopti. Ce jour 23 Janvier 2020, le même Dioncounda nommé haut représentant du Président de la République pour les régions du centre se dit prêt à négocier avec les mêmes djihadistes au grand dam des Français. Mais qu’on ne se trompe point : «  Ce que l’on apprend du petit balafon, c’est qu’il l’a entendu grand balafon ».  En clair, IBK n’est pas étranger à cette volonté affichée de Dioncounda Traoré. Et pourtant le même IBK lui aussi s’était juré de ne jamais négocier avec les terroristes. Et alors, whathappened?

Sachons le bien, le but de toute négociation est de parvenir à un accord. Donc, il est bon de négocier mais avec qui? IL est clair qu’il s’agit de négocier avec des gens qui ont retourné leurs armes contre leurs concitoyens. Partout où ils ont passé, ils ont créé la désolation, ils ont pillé, ils ont brûlé les habitations. De paisibles populations ont été poussées à l’exil, des civils ont été froidement abattus, combien de militaires, d’hommes en tenue ont perdu la vie. On ne saurait être exhaustif sans parler de ces malheureux forains victimes d’embuscades meurtrières et de mines posées méchamment sur leurs chemins. Trop d’orphelins pleurent un père ou quelques fois une mère, trop de veuves livrées à leur triste sort pleurent au fond de leurs maisons. Monsieur le Professeur, tous les jours, ce sont des larmes qui coulent de ces yeux innocents. Alors, voudriez-vous négocier avec des criminels? Ceux qui ont pendu des proches ne vont jamais demander à négocier, ils demanderont plutôt vengeance. Pouvons-nous seulement être à leur place? Et puis Monsieur le Président par intérim Dioncounda Traoré,  son excellence El hadj Ibrahim Boubacar Keita Président du Mali, peut-on négocier vraiment avec le meurtrier  de son enfant .Et puis, qu’allez-vous négocier ici sachant bien que ces gens- là ne veulent que d’un Etat théocratique avec l’application stricte de la charia. Voudriez-vous renoncer à la laïcité de l’Etat si bien mentionnée dans notre constitution ? Ou alors, allez-vous leur céder quelque territoire pour qu’ils en fassent leur katiba ? Là encore, savez-vous que « la République du Mali est une et indivisible »Encore une fois, qu’allez-vous négocier? Et puis, si négociation il y a, seriez-vous en position de force ou de faiblesse? Cela est très important. Dès lors, il s’avère que toute négociation ici est une démission, une humiliation, un manqué de confiance à notre armée. Quoi qu’il en soit, il faut combattre cette insécurité qui fait que n’importe qui peut être enlevé chez lui et être froidement abattu. Monsieur le mathématicien, sachez bien que parmi ceux-là qui crient à la négociation, qui prônent  la négociation, il y en a de mal intentionnés qui veulent assouvir leurs intérêts personnels.

Monsieur le Haut Représentant du Président de la République, le moment de négocier avec ses gens est caduc parce qu’ils ont commis l’irréparable. Ils doivent être jugés à la hauteur des crimes qu’ils commettent tous les jours que Dieu fait. La meilleure façon de venger ceux qui sont morts, c’est de combattre ces gens et les terrasser une fois pour toute. Si l’Etat n’a pas ce moyen, nous sommes donc menacés dans notre existence et certains maliens verront toujours la mort planer sur eux comme une épée de Damoclès.

MM Dembélé

Source: Ségou Tuyè