En 2020, 483 personnes condamnées à mort, dont 16 femmes (3%), ont été exécutées dans 18 pays, soit une baisse de 26% par rapport aux 657 exécutions enregistrées en 2019. Ce chiffre représente le plus faible enregistré par Amnesty international au cours de la dernière décennie. Les 16 femmes ont été exécutées dans quatre pays : Arabie saoudite (2), Égypte (4), Iran (9) et Oman (1).

 

Par ailleurs, 88% de toutes les exécutions recensées à l’échelle mondiale durant la même période, ont été pratiquées par quatre pays (Iran, Égypte, Irak et Arabie saoudite). Au moins 18 personnes détenues sous le coup d’une condamnation à mort ont été innocentées dans 6 pays dont le Cameroun et les États-Unis. À la fin de 2020, au moins 1.477 personnes ont été condamnées à mort dans 54 pays, soit 36 % de moins qu’en 2019, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Telles sont les principales informations contenues dans le rapport mondial 2020 de Amnesty international sur les condamnations à mort et les exécutions. Ledit rapport a été présenté au grand public hier, à la faveur d’une conférence de presse tenue au siège national de l’organisation sis à Bamako. La conférence était principalement animée par le «coordinateur juriste peine de mort » d’Amnesty international Mali, El Béchir Sangaré, en présence de la directrice exécutive de l’organisation Ramata Guissé et d’autres responsables de la structure.

Il ressort du document que la plupart des exécutions, dont Amnesty international a eu connaissance ont eu lieu par ordre décroissant en Chine, Iran, Égypte, Irak et Arabie saoudite. Toutefois, il s’avère impossible d’obtenir des chiffres précis sur l’application de la peine capitale en Chine, car ces données sont classées «secret d’État».

Les méthodes d’exécutions utilisées dans le monde en 2019 ont été la décapitation, l’électrocution, la pendaison, l’injection létale et l’exécution par balle. La directrice exécutive a relevé que ce rapport a été élaboré dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, avant de se réjouir de la baisse des exécutions à cet effet par rapport à 2019.

Dans ces propos liminaires, le conférencier a souligné que les difficultés sans précédent engendrées par la pandémie de Covid-19 n’ont pas suffi à dissuader 18 pays de procéder à des exécutions en 2020, où certains pays ont même accéléré le rythme. Toute chose, selon lui, qui témoigne d’un mépris terrifiant pour la vie humaine, dans un contexte où le monde cherche à protéger la population face à un virus mortel.

Toutefois, à côté de ces augmentations, on note des satisfactions. À ce sujet, le rapport note qu’en fin 2020, 108 pays avaient aboli la peine de mort dans leur législation et 144 étaient abolitionnistes en droit ou en pratique, tel le cas du Mali où la dernière exécution remonte au mois d’août 1980.

Aboubacar TRAORÉ

Source : L’ESSOR