Former ces deux franges de la population à des métiers porteurs est un gage de succès dans la lutte contre le chômage. Car, elles constituent l’écrasante majorité des Maliens

 

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a présidé hier, à Siby, l’édition 2021-2022 de la Rentrée solennelle de la formation professionnelle. Organisé par le ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, l’évènement a été couplé avec l’inauguration du Centre agroalimentaire de Siby (CAAS).

Initié par Dr Gunthard Weber, philanthrope et médecin, le centre a été financé par la Fondation internationale allemande Klaus Tschira. Il est géré par un coordinateur international basé en Allemagne et un coordinateur national résident au Mali.

À travers cette activité, les autorités entendent mobiliser et valoriser les acteurs de la formation professionnelle et des métiers. L’enjeu de la formation et de l’insertion des jeunes constitue aujourd’hui une problématique d’actualité qui nécessite un diagnostic soutenu et des actions concrètes.

Les questions importantes de formation et d’insertion s’inscrivent dans le cadre des priorités de l’action gouvernementale. Elles justifient les nombreuses initiatives multisectorielles menées par les partenaires techniques, financiers, le secteur privé et les organisations non gouvernementales pour faciliter l’accessibilité des jeunes à la formation professionnelle et à l’emploi.

Malgré ces initiatives si nombreuses et multidimensionnelles, la formation professionnelle reste un secteur méconnu et mal exploité à cause du manque de visibilité sur les opportunités qui s’offrent à son public. Le CAAS ainsi inauguré est à but non lucratif. Son objectif principal est d’appuyer et accompagner le gouvernement dans sa politique d’emploi, de formation, de réinsertion socioprofessionnelle et de lutte contre le chômage. Il assurera ainsi la formation des femmes et des jeunes filles organisées en associations ou coopératives structurées et reconnues par le gouvernement.

Le Centre agroalimentaire de Siby permettra une transition indépendante, en dispensant des cours adaptés par des formateurs spécialisés avec des principes de formation basés sur l’alternance, des techniques de production agricole de qualité durable et de consommation. Les méthodes de transformation et de conservation des produits agricoles seront au premier plan. S’y ajoute l’utilisation des technologies modernes de communication se rapportant au marketing, aux connaissances sur l’hygiène et à l’enseignement sur la nutrition.

Dr Choguel Kokalla Maïga a remercié le donateur allemand. Il a ensuite indiqué que les amis sont comme des étoiles et c’est dans l’obscurité qu’on les voit. «Chaque fois que notre pays se trouve à des tournants majeurs, parmi les amis, on a toujours compté l’Allemagne à côté du Mali depuis le lendemain des indépendances», a témoigné le chef du gouvernement. Même dans la situation diplomatique très tendue autour du Mali, l’Allemagne fait partie des pays qui font l’effort pour comprendre ce qui se passe dans notre pays, a salué le locataire de la Primature.

Parlant du CAAS, Dr Choguel Kokalla Maïga a noté qu’il contribuera à fixer les Maliens chez eux. Surtout que l’un des défis majeur de tous les gouvernements africains aujourd’hui, a-t-il insisté, est comment faire en sorte qu’à la base, dans les terroirs, qu’on puisse fixer les populations pour ne pas voir des milliers de personnes mourir dans la Méditerranée.

S’adressant aux femmes et aux jeunes, Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé qu’ils constituent l’espoir du Mali. Plus de 50% de la population malienne ont moins de 15 ans et 75 à 80% ont moins de 30 ans. «Tout projet, toute politique, s’il n’est pas orientée vers la satisfaction des besoins des jeunes et des femmes est voué à l’échec», a déclaré le chef du gouvernement.

Précisant que l’agenda principal du gouvernement de Transition est la restauration de l’espoir, du sentiment de dignité et de fierté chez le peuple, le Premier ministre s’est dit confiant en l’avenir du Mali. «Il ne faut jamais perdre l’espoir à notre pays. Nous sommes certainement l’une des rares nations à avoir une histoire écrite et des attitudes politiques de plus de mille ans», a rappelé Dr Choguel Kokalla Maïga.

Présentant les infrastructures et les équipements du CAAS de Siby, le représentant du responsable du centre a expliqué qu’il comprend des salles de formation et de séminaire, des dortoirs (70 places), un bloc administratif, un réfectoire, un espace multifonctionnel avec sonorisation, une bibliothèque, un laboratoire, entre autre, a révélé Dr Henner Papendick. À Kalassa, il dispose d’un site de 5 ha qui servira de champ d’expérimentation, de test, de démonstration, de productions agricole et animale, avec une unité de transformation et de conservation.

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Mali et le patron de l’Agence française de développement (AFD) se sont réjouis de la réalisation du CAAS. Le maire de la Commune rurale de Siby a également salué ses initiateurs.
La rencontré a enregistré la présence des membres du gouvernement, des anciens ministres et des acteurs du monde de la formation professionnelle et des métiers.

Oumar DIAKITÉ

Source : L’ESSOR