Le Mali s’est retiré de toues les instances et de la force conjointe du G-5 Sahel. Un acte apprécié par la plupart  des Maliens et Maliennes. Beaucoup d’entre eux ont trouvé les manigances qui constituaient à refuser au colonel Assimi Goïta, la présidence du G-5, injustes et qui touchaient à l’orgueil et à la fierté du Mali. Si on allait un peu au-delà de l’orgueil et la fierté pour voir la politique d’intérêt à long terme, une décision prise à la hâte et l’extrême ?

 

Pour certains spécialistes de la Sécurité, la question avec le G-5 Sahel n’a pas été murement réfléchie. D’aucuns pensent que cette précipitation est plus due à l’apport des coopérants russes que le gouvernement soutient être présent au Mali. C’est cet appui qui a amené le gouvernement à ne prendre aucun temps de réflexion pour quitter G-5 Sahel.

Les conséquences ne sont directes sur aucun plan. Par contre, aller devant, ce genre de réactions jouerait beaucoup sur la crédibilité de l’Etat malien à gérer avec maturité les relations diplomatiques. On ne peut continuer à gérer notre diplomatie selon les humeurs et les émotions. Cela peut aujourd’hui plaire à l’égo de beaucoup d’entre nous, mais demain, quelle image, laisse-t-on, pour le Mali à l’international ?

Le Mali devrait juste suspendre et saisir qui de droit pour résoudre le problème. L’on ne pouvait en aucun cas refuser au Mali la présidence tournante qui lui revenait de droit. Il fallait juste fouiller les textes ou observer la coutume jurisprudentielle pour résoudre le problème. L’Afrique et la sous-région disposent de plusieurs instruments juridiques pour résoudre des problèmes pareils.

« Cette politique d’isolement du pays pour se maintenir au pouvoir ne serait pas sans conséquence et ne pourra s’éterniser en aucun cas. Les militaires au pouvoir seront obligés d’organiser les élections pour se conformer à l’ordre sous régional et continental. Il n’y a aucune issue possible. Même si on obtenait la sécurisation totale du pays, nous serons obligés d’aller à des élections. Donc il ne servira à rien d’isoler le Mali. Le fait de quitter G-5 Sahel, en est un autre exemple », pense un responsable politique qui ne se sent pas dans la même dynamique que les autorités de la transition.

Ce qui est déplorable malgré autres volets d’intégration entre les Etats membres du Sahel, le Mali en quittant le G-5 Sahel laisse peu de chance à cette structure de survivre. Ses jours sont définitivement comptés et le compte à rebours est lancé.

 

Koureichy Cissé

Source : Mali Tribune