Du 25 février au 6 mars dernier, les listes électorales ont fait l’objet d’une révision exceptionnelle en vue de pouvoir y inscrire les nouveaux majeurs. Lors de cette opération, le réseau d’Appui au processus électoral au Mali (APEM), via ses coordinations régionales et celle du District de Bamako, a déployé sur le terrain des observateurs.

Le but était d’observer le processus du début jusqu’à la fin. Les opérations de révision terminées, le réseau a organisé, lundi dernier, une conférence de presse pour faire le point. Le principal conférencier était Dramane Diarra, président du réseau. C’était en présence du chef de la section électorale de la MINUSMA, Martin Nadon.
Parlant de la procédure de la révision, Dramane Diarra a fait savoir que dès la réception et la diffusion de la décision N°000004/MATD-SG du 12 janvier 2018 autorisant ladite révision, les autorités territoriales (préfets et sous-préfets) se sont mises à la tâche en adressant des lettres aux représentants des partis politiques, les invitant à fournir la liste de leurs représentants titulaires et suppléants devant siéger au sein des commissions administratives.
Le conférencier s’est réjoui du déroulement des opérations sans incident majeur, avant d’ajouter que dans de nombreux cercles de Koulikoro, les recensés se sont vus attribuer le nom de famille de la mère au lieu de celui du père. Par ailleurs, les opérations n’ont pas suscité beaucoup d’engouement de la part des populations et les partis ne se sont pas montrés intéressés, a regretté le réseau APEM.
Cette révision a aussi permis au réseau de déceler certaines failles telles que «le délai jugé trop court, l’insuffisance de moyens financiers et le climat consensuel mis en danger». Dans le rapport d’observation établi par le réseau APEM, il est établi que dans la région de Kayes, il y a eu 1.795 inscriptions validées, 2.081 pour Koulikoro sur 95 881 électeurs potentiels. Ils sont 1495.583 nouveaux inscrits à Ségou et 1175 inscriptions validées à Mopti.
Dans la région de Tombouctou, les nouveaux inscrits sont 409 sur 29.170 électeurs potentiels ; 884 sur 15 625 électeurs potentiels à Gao. A Kidal, il y a eu au total 90 inscriptions validées, 69 à Tessalit, 116 à Abeibara, 4 à Tin-Essako et à Intadjedite. A Ménaka, ils sont 94. Quant au District de Bamako, le rapport mentionne que 100.077 sur 103.000 électeurs potentiels ont été enregistrés, selon l’illustration de la commune III.
En outre, le président Dramane Diarra considère que l’enjeu fondamental des élections à venir est sans doute de sauver la démocratie malienne en danger par la tenue des élections transparentes, crédibles, apaisées et sécurisées. Quant aux défis à relever, le réseau recommande un consensus autour des modifications apportées à la loi électorale. Aussi, ajoute le conférencier, il est souhaitable de tenir le chronogramme électoral, d’entreprendre des actions d’information, de formation et de concertation sur les sujets non réglés.
Le réseau a également insisté sur la sécurisation du processus électoral. A l’issue de l’opération, des recommandations générales et spécifiques ont été émises par les observateurs.
Parmi elles figurent la recherche et le renforcement d’un climat consensuel, la mobilisation générale contre la fraude, la corruption et la violence, la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation à l’adresse des électeurs et futurs électeurs avant les opérations de révision.
.

Amadou B. MAIGA

 

Source: Essor